Athènes nie avoir évoqué une sortie de la zone euro

Par latribune.fr  |   |  661  mots
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Le Premier ministre grec a démenti ce samedi un éventuel projet de sortie du pays de la zone euro, évoqué la veille par le site internet du magazine allemand Der Spiegel, tandis qu'une réunion de quelques ministres des Finances européens s'est tenue vendredi soir à Luxembourg.

Le Premier ministre grec, George Papandréou, a démenti ce samedi que des discussions, même officieuses, soient en cours sur une sortie de la Grèce de la zone euro. "De tels scénarios sont à la limite du répréhensible", a estimé Papandréou lors d'une conférence. "Aucun scénario de ce type n'a été évoqué, même lors de nos contacts officieux (...) Je demande à tout le monde, en Grèce comme à l'étranger, et notamment au sein de l'UE, de laisser la Grèce tranquille pour qu'elle fasse en paix ce qu'elle a à faire".

Erkki Liikanen, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a lui aussi démenti samedi les informations sur une sortie de la Grèce de l'eurozone et a estimé qu'une restructuration de sa dette, d'un montant de 327 milliards d'euros, n'apporterait aucune solution pérenne à ses problèmes.

Quelques ministres des Finances européens se sont réunis vendredi soir pour discuter de la crise de la dette dans la zone euro. La réunion, à Luxembourg, était privée et devait porter sur les problèmes de dette de la Grèce et du Portugal, selon l'agence Reuters.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, et son adjoint, Jörg Asmussen, étaient présents. La réunion n'a pas été rendue publique à l'avance et les identités des autres responsables présents ne sont pas connues.

Selon le site Internet du magazine Der Spiegel, Spiegel Online, les ministres devaient discuter de l'éventualité d'un départ de la Grèce du club des dix-sept pays utilisant l'euro ainsi que de l'idée d'une restructuration de la dette souveraine du pays. Celle-ci se monte à 327 milliards d'euros.

"Le gouvernement (grec) a mis sur la table la possibilité d'une sortie de la zone euro et la réintroduction de sa propre devise", rapportait le Spiegel Online sans citer ses sources. Le vice-ministre des Finances Filippos Sachinidis a démenti l'article du magazine allemand. "L'article rapportant que la Grèce envisage de quitter la zone euro est faux. De tels articles sapent la Grèce, l'euro et alimentent la spéculation", a-t-il dit à Reuters.

L'euro a légèrement reculé contre le dollar vendredi après cette information avant de récupérer l'essentiel de ses pertes.

Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, a également fait dire que l'article était faux. "Je démens totalement qu'il y ait une réunion, ces informations sont totalement fausses", a déclaré Guy Schuller, porte-parole de Jean-Claude Juncker, à l'agence Reuters.

De source européenne, on a indiqué à Reuters que la réunion de Luxembourg état destinée à examiner une série de questions telles que les situations économiques du Portugal et de la Grèce, ainsi que la question de la présidence de la Banque centrale européenne (BCE).

Selon cette source, il n'y a pas de projet de restructuration de la dette grecque. En mai dernier, la Grèce a obtenu un plan de sauvetage de 110 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) mais le pays, en pleine récession, éprouve des difficultés à réduire son déficit budgétaire aussi rapidement que prévu.

Un responsable du gouvernement allemand a déclaré à Reuters qu'une sortie de la zone euro n'était pas prévue tandis qu'un porte-parole du ministère autrichien des Finances a indiqué qu'un éclatement du bloc était "totalement impensable".

Ce dimanche, le ministre de l'Economie de Berlin a déclaré ne pas soutenir l'idée d'une sortie de la Grèce de la zone euro et d'un retour au drachme, estimant que cela affaiblirait l'Union européenne (UE), à un moment où celle-ci a besoin d'être renforcée. "Je n'y suis pas favorable (...), je suis même plutôt contre", a déclaré à Reuters Rainer Brüderle, en marge d'une réunion parlementaire.