Ces Suisses qui veulent quitter Schengen

Par latribune.fr  |   |  304  mots
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Réintroduire les contrôles aux frontières et se retirer du traité européen de Schengen pour limiter l'immigration illégale, voilà la suggestion que fait Christoph Blocher, figure marquante de la très populiste Union démocratique du centre, le premier parti de la Confédération.

"La Suisse a fait une erreur en renonçant au contrôle de sa politique d'immigration". Interrogé par l'agence Reuters, Christoph Blocher, l'ancien Conseiller fédéral en charge de la justice et de la police n'y va pas pas quatre chemins. L'actuel vice-président de l'Union démocratique du centre (UDC), estime que la Suisse devrait quitter l'espace Schengen. "Nous devons voir ce qu'il est possible de faire et nous devons avoir suffisamment de courage pour annuler le traité. Nous pouvons le faire, alors que le Danemark ne le peut pas parce qu'il fait partie de l'Union européenne." Une allusion au revirement opéré par Copenhague qui, après avoir annoncé le retour des contrôles dounaiers à ses frontières a dû faire en partie machine arrière et se contenter d'annoncer la mise en place de contrôles inopinés et non pas systématiques.

"Les routes sont bloquées, les trains sont surchargés, la culture n'est pas protégée" insiste Christoph Blocher qui souligne la Suisse a l'un des plus haut taux d'immigration d'Europe, avec 80.000 nouvelles arrivées par an. Les chiffres officiels montrent que les étrangers représentent plus d'un cinquième de la population suisse, qui s'élève à 7,7 millions de personnes.

Six Suisses sur dix veulent limiter l'immigration

Un sondage d'opinion mené par M.I.S. Trend a révélé jeudi que 59% des suisses étaient en faveur d'une limitation de l'immigration, alors que seulement 25% soutiennent l'adhésion à l'UE. Même si son parti n'est pas au pouvoir, Christoph Blocher dispose d'un réel soutien au sein de la population. Ces deux dernières années, les citoyens helvétiques ont soutenu les propositions de l'UDC d'expulser automatiquement les étrangers ayant commis des crimes graves et de ne pas autoriser la construction de nouveaux minarets.