Lagarde à la place de DSK au FMI ?

Par Frank Paul Weber  |   |  486  mots
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A Berlin, les dirigeants politiques s'impatientent du vide politique à la tête du FMI après l'inculpation et l'incarcération de Dominique Strauss-Kahn. Dans l'entourage de la chancelière, le nom de Christine Lagarde est cité comme la favorite pour lui succéder à Washington. Le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann est également pressenti.

A Berlin, on s'impatiente déjà de la vacance à la tête du Fonds Monétaire International (FMI).

La chancelière Angela Merkel s'est déjà exprimée lundi soir à ce sujet, alors que le titulaire du poste sortait à peine du tribunal à New York.

Dans l'entourage de la chancelière, on cite volontiers la ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, comme possible successeur de DSK à la tête du FMI. Ce serait le cinquième représentant français, et la première femme, à occuper cette fonction dans l'histoire du FMI.

"Le FMI ne peut se permettre une période de flottement, nous avons besoin d'une situation claire" a aussi déclaré le président de la puissante Commission des finances du parlement allemand, le député libéral Volker Wissing, au quotidien des affaires Handelsblatt.

Selon lui, l'institution de Washington doit être "pleinement capable d'agir et de décider", a fortiori dans le contexte de la crise de la souveraine dans la zone euro, le FMI étant un des bailleurs de fonds des pays en difficulté (Grèce, Irlande, Portugal).

"Monsieur Strauss-Kahn doit s'exprimer et expliquer comment la situation doit évoluer" a ajouté Volker Wissing.

Le chef de la Commission des Finances du Bundestag est en tout cas favorable à ce qu'un Européen succède à DSK à la tête du FMI.

En raison de l'engagement du FMI dans la crise financière européenne, "cela fait tout à fait sens, qu'à la tête [du FMI, NDLR] soit quelqu'un qui connaît bien les procédures de décision européennes afin d'être immédiatement en condition d'agir" précise Volker Wissing.

Angela Merkel n'a pas dit autre chose lundi. La chancelière a certes reconnu "qu'à moyen terme les pays émergents peuvent aussi revendiquer le poste de chef du FMI tout comme celui de la Banque mondiale".

"Je crois toutefois que dans la phase actuelle il y a de bonnes raisons [pour dire] que l'Europe dispose aussi de bons candidats" a précisé la chancelière allemande.

Selon le quotidien populaire allemand Bild Zeitung, Angela Merkel ne penserait pas qu'à Christine Lagarde pour succéder à DSK au FMI.

Les chefs de la plus grande banque privée allemande, la Deutsche Bank (le Suisse Josef Ackermann) ou de la BERD, Thomas Mirow, seraient également, selon Bild, dans les petits papiers de la chancelière.

L'ancien ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück aurait également le profil requis pour le poste. Mais, social-démocrate et dernièrement assez critique de son ancienne alliée de gouvernement Angela Merkel, Peer Steinbrück serait un candidat plus surprenant. A moins que la chancelière veuille rééditer le coup de Nicolas Sarkozy, quand le président français fraîchement élu avait poussé DSK vers la tête du FMI, faisant montre d'ouverture mais aussi se débarrassant opportunément d'un adversaire politique encombrant.