Dette, déficit : la Commission appelle Paris à de nouveaux efforts

Par latribune.fr  |   |  330  mots
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La Commission européenne prédit une aggravation des déficits budgétaires en 2012, même si ses membres respectent leurs engagements de consolidation. Elle met en doute les prévisions optimistes de la France en matière de croissance.

Dans le cadre du dispositif mis en place à la suite de la crise pour tenter de rendre plus convergentes les politiques économiques nationales des dix-sept membres de la zone euro, la Commission européenne a présenté ce mardi ses recommandations pour chaque pays.

Dans ce document, elle table sur un pic de l'endettement de la zone euro en 2012. Celui-ci culminerait  à 87,8% du produit intérieur brut (PIB) si ses membres respectent leurs engagements de consolidation budgétaire. Ce niveau d'endettement devrait reculer dès l'année suivante à 87% du PIB, puis 85,1% en 2014. Rappelons qu'il était de 85,1% en 2010 (source Eurostat).

Le déficit budgétaire agrégé de la zone euro devrait s'inscrire à 3,1% du PIB l'année prochaine, contre 4,3% en 2011, avant de reculer à 2,1% en 2013 et 1,3% en 2014.

La France doit prendre de nouvelles mesures

"La France devrait renforcer ses efforts budgétaires afin d'atteindre les objectifs de réduction fixés pour la période 2011-2013 "et mettre en oeuvre de manière rigoureuse la correction de son déficit excessif d'ici 2013", a indiqué Olli Rehn, commissaire aux Affaires économiques, pendant une conférence de presse. Selon l'institut français des statistiques (Insee), le déficit français s'est établi en 2010 à 7,1% du PIB. Ce déficit, la France compte le ramener à 3% en 2013, limite tolérée par le Pacte de stabilité européen, selon le programme qu'elle a communiqué à Bruxelles. Mais "en l'absence de mesures supplémentaires, on ne peut pas garantir que le déficit excessif sera corrigé d'ici 2013", prévient le projet de recommandation.

Et le document de souligner que le programme français est construit sur un scénario macroéconomique "trop favorable", notamment des prévisions de croissance "légèrement plus élevées que dans les projections les plus récentes des services de la Commission pour 2011 et 2012" et "bien au-dessus du potentiel de croissance des dernières années". Le gouvernement table sur une croissance de 2% cette année et de 2,25% en 2012, quand Bruxelles attend seulement 1,8% et 2%.