Impôt sur les sociétés : la France fait toujours pression sur Dublin

Par latribune.fr  |   |  366  mots
François Baroin, porte-parole du gouvernement et ministre du Budget - Copyright Reuters
L'Irlande n'obtiendra pas d'allègement des taux d'intérêt accompagnant l'aide européenne qui lui a été accordée tant qu'elle sera inflexible sur sa fiscalité.

Le bras de fer continue. "Les Français campent sur leurs positions. Ils utiliseront leur droit de veto", assure ce mercredi le quotidien "l'Irish Examiner". Autrement dit, tant que l'Irlande ne consentira pas à réhausser sa fiscalité sur les entreprises, elle peut mettre un trait sur la baisse de 100 points de base du taux d'intérêt accompagnant les 45 milliards d'euros d'aide financière promis par l'Union européenne.

Mais à en croire François Baroin, porte-parole du gouvernement français et ministre du Budget, la situation semble être moins enlisée qu'elle n'y paraît. "Aucune décision n'a été prise", a-t-il déclaré ce jour. "Les discussions se poursuivent. Nous sommes favorables a une harmonisation à terme de la fiscalité européenne en tenant compte naturellement de la situation singulière dans laquelle se trouvent un certain nombre de pays, dont l'Irlande."

Le 11 mars dernier, lors d'un sommet des dirigeants de la zone euro à Bruxelles, la France et l'Allemagne avaient alors demandé à l'Irlande un effort dans le domaine fiscal et en particulier l'impôt sur les sociétés, sujet que Nicolas Sarkozy avait qualifié de "très sensible" pour les Irlandais."Mais en même temps (...) lorsqu'on a la même monnaie il est normal de converger", avait ajouté le Président français. "Il est difficile de demander aux autres pays d'aider l'Irlande et que celle-ci réponde qu'elle entend garder l'impôt sur les bénéfices des sociétés le plus bas d'Europe."

Les discussions vont continuer jusqu'aux prochaines réunions du Conseil des ministres de l'Economie et des finances européens et jusqu'au Conseil européen des 23 et 24 juin, ajoute-t-on de source diplomatique française.

Les Portugais "ont obtenu une réduction de 60 points. Si l'Irlande obtient la même chose, cela équivaudra à 148 millions d'euros par an, et si nous obtenons ce que la Grèce a obtenu mais pourrait perdre le mois prochain, cela fera un peu plus de 200 millions d'euros", a déclaré le ministre irlandais des Finances Michael Noonan. "Il est absolument hors de question de faire la moindre concession sur la fiscalité des entreprises irlandaises en échange d'une somme de cet ordre."a-til ajouté. Dont acte.