Le plan d'aide à la Grèce ne sera pas signé à la date prévue

Par latribune.fr avec AFP  |   |  596  mots
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Les responsables européens ont repoussé à mi-juillet au mieux la finalisation d'un nouveau plan d'aide financière dont a cruellement besoin la Grèce et qu'attend aussi avec impatience le FMI. Un report à septembre est même envisagé.

Le plan d'aide à la Grèce ne sera pas finalisé fin juin comme prévu. Au plus tôt, Athènes peut espérer que les 27 et le FMI trouvent un accord à la mi-juillet. Le commissaire européen aux Affaires économiques en a convenu ce jeudi. Olli Rehn a annoncé que les ministres européens des Finances se retrouveraient dimanche et lundi à Luxembourg pour "discuter" uniquement "du contenu et des conditions d'un nouveau programme pour la Grèce, et de la nature de la participation du secteur privé, avec l'objectif de prendre des décisions à la prochaine réunion de l'Eurogroupe le 11 juillet". En fait, selon un diplomate européen interrogé par l'AFP, le plan pourrait n'être finalisé dans le détail qu'à la rentrée de septembre.

En attendant, pour ne pas priver le pays de l'argent frais dont il a besoin, les ministres devraient quand même donner à cette occasion leur feu vert au versement "début juillet" de la prochaine tranche de prêts prévue dans le cadre du plan d'aide de 110 milliards d'euros mis sur pied en 2010. "Cela signifie que le financement de la dette souveraine grecque peut maintenant être garanti jusque septembre, tandis que nous prendrons les décisions pour le moyen terme, à savoir pour l'après septembre, en juillet" a précisé Olli Rehn avant d'inviter "tous les décideurs de l'UE, et plus particulièrement les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) dimanche prochain, à dépasser les différences qui subsistent et à arriver à un accord responsable dans ce moment critique".

En fait, deux négociations sont actuellement menées en parallèle. La première vise à débloquer début juillet la tranche de prêts de 12 milliards d'euros promise par les Européens et le Fonds monétaire international. Chaque versement est conditionné à un examen scrupuleux de la situation de la Grèce. La deuxième, plus large, porte sur un nouveau plan de soutien financier au pays menacé de banqueroute, qui complèterait ou se substituerait au premier, avec l'objectif de couvrir ses besoins sans doute jusqu'à fin 2014. Un chiffre tournant autour de 100 milliards d'euros est évoqué.

Problème: jusqu'ici, le FMI a exigé que cette deuxième négociation soit d'abord bouclée pour pouvoir régler la première. Le Fonds exige que les besoins de financement de la Grèce soient garantis pour un an avant de débloquer la tranche de prêts de juillet. Athènes n'étant pas en mesure d'y parvenir seul, l'Europe doit boucher les trous, mais ses responsables sont divisés sur les modalités de l'aide et la participation des banques créancières de la Grèce à l'effort. Le FMI acceptera-t-il de signer un chèque "en blanc" en versant début juillet sa part sur la tranche de prêts (3,7 milliards d'euros) avant que l'Europe se mette d'accord sur une aide à plus long terme? Les responsables européens l'escomptent.

Pour cela, les ministres devraient aussi se mettre d'accord dimanche ou lundi à Luxembourg sur les contours du plan d'aide, les détails qui fâchent étant renvoyés à plus tard. "Aujourd'hui, la priorité c'est de lever les obstacles au versement de la prochaine tranche de prêts. Pour cela, nous devons nous mettre d'accord sur les grandes lignes et le cadre d'un nouveau programme" de soutien, a indiqué à l'AFP un diplomate européen. Selon lui, la finalisation du plan "devrait intervenir d'ici au plus tard septembre, avant le versement de la prochaine tranche de prêts" à la Grèce prévue à l'automne.