Angela Merkel contestée dans son propre camp

Par latribune.fr  |   |  333  mots
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Confrontée à la la crise financière liée aux craintes sur les dettes souveraines, Angela Merkel est confrontée à des dissensions dans son propre camp.

Et si la crise en Europe coûtait à Angela Merkel le soutien de sa majorité ? Des dissensions se font jour au sein même du gouvernement. La chancelière a ainsi fait savoir ce mercredi qu'elle ne soutenait pas forcément la proposition émise par numéro deux du gouvernement sur la gouvernance de la zone euro. Philipp Rösler, ministre de l'Economie et membre du parti libéral FDP, préconise de créer un "conseil de stabilité" qui piloterait les économies déficientes.

Wolfgang Schäuble, ministre des Finances et membre de la CDU, autre membre de la coalition au pouvoir, avait quant à lui laissé pointer son mécontentement. Son porte-parole a ainsi insisté sur le fait que la proposition de Philipp Rösler n'engageait que lui et "n'avaient pas été faites en consultation avec d'autres ministères".

Querelle sur le FESF

Le parti libéral FDP, dont 21 membres siègent au Bundestag, s'oppose farouchement à une augmentation de la dotation du Fonds européen de stabilité financière. Disposant pour le moment de 440 milliards d'euros, l'institution est au coeur du débat en Europe, la question étant de savoir s'il faut ou non la renforcer, et mutualiser ainsi les risques entraînés par les dettes de pays comme la Grèce. Si, pour le moment, Berlin s'oppose à une réévaluation de ce Fonds, la situation des marchés financiers pourraient contraindre l'Allemagne de revenir sur cette position.

Les désaccords portent aussi sur le calendrier. Pour l'instant, Angela Merkel, tout comme le parti d'opposition social-démocrate SPD préfèrent attendre la rentrée parlementaire. Le FDP demande en revanche une réunion d'urgence.

Les membres du parti d'Angela Merkel ne semblent pas plus convaincus par sa gestion de la crise. Deux tiers en seraient même mécontents, selon un sondage publié mercredi par le magazine Stern. Ils craignent que l'Allemagne, portée par ses bons résultats économiques, n'ait à payer les effets de la crise des dettes souveraines.