Emeutes en Grande-Bretagne : Cameron évoque le recours à l'armée

Par Latribune.fr avec Reuters  |   |  522  mots
Copyright Reuters
Devant le parlement, le Premier ministre britannique annonce un renforcement des pouvoirs de la police et n'exclut de faire intervenir des militaires. Ces propositions interviennent alors que le calme semble revenir en Grande-Bretagne, après quatre nuits d'émeutes.

David Cameron promettait une "riposte", il évoque désormais un recours à l'armée. S'exprimant devant les membres des deux chambres du parlement britannique, ce jeudi, il a énuméré des mesures pour lutter contre les violences urbaines qui secouent le pays depuis le week-end.

"Ma responsabilité est de veiller à ce qu'on considère toute éventualité, y compris si il y a des tâches que l'armée peut assurer et qui laisserait les mains libres à la police sur la ligne de front", a déclaré le Premier ministre britannique. Ainsi, parmi les mesures énumérées figure le recours à l'armée pour surveiller des lieux menacés.

Des pouvoirs renforcés pour la police

Les policiers seront par ailleurs autorisés à ôter masques, casquettes et foulards utilisés par les casseurs pour dissimuler leurs visages. Ils doivent aussi avoir accès aux canons à eau comme promis la veille.

La police sera aussi soutenue financièrement. Selon une loi britannique, elle doit régler les frais des dommages causés par des attaques contres biens qui n'auraient pas été suffisamment bien protégés par elle. David Cameron promet de débloquer des fonds à cette fin. Le Trésor britannique, doit débourser quelque 10 millions de livres alors que l'ensemble des coûts entraînés par ces émeutes vient d'être estimé à plus de 392 millions de livres (225 millions d'euros) par des assureurs.

Le gouvernement envisage par ailleurs de suspendre les réseaux sociaux ainsi que la messagerie des téléphones BalckBerry en cas de besoin. Twitter et surtout "BBM" ont servis de moyens de communication entre de nombreuses casseurs.

Enfin la ministre de l'Intérieur, Theresa May, sera chargée de coordonner un programme de lutte contre les gangs.

"pas de politique, ni de manifestation, mais des vols"

Parlant de "criminalité pure et simple", David Cameron a fermement condamné l'attitude des émeutiers. Le premier ministre conservateur estime qu'il n'e s'agit "pas de politique, ni de manifestation, mais de vol".

A la Chambre des Communes, le débat s'est poursuivi sur la réduction des effectifs policiers, décidée avant les émeutes et qui devait concerner plus de 30.000 membres de la police britannique. Le Premier ministre a affirmé que ces suppressions de poste étaient "totallement réalisables" sans avoir à réduire le nombre d'agent sur le terrain.

Ces annonces interviennent alors que le calme semble revenir outre-Manche. Après quelques échauffourées sporadiques et des face-à-face avec la police anti-émeute dans la matinée mais aucun incident n'a été signalé dans l'après-midi.

A Londres, 16.000 policiers patrouillent depuis mardi soir. Les autres villes du nord et du centre de l'Angleterre comme Manchester, Liverpool ou Birmingham, ainsi que Cardiff dans le pays de Galles, où la violence s'était propagée, paraissaient elles aussi plus calmes.

Malgré l'accalmie, la tension reste vive comme l'atteste l'annulation d'un match de la première journée du Championnat anglais de football. La rencontre entre l'équipe de Tottenham - où a démarré la série d'émeutes le week-end dernier -, et celle d'Everton sera reportée sur demande de la police.