Pour Greenspan, si les Etats-Unis vont mal c'est la faute de l'Europe

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  311  mots
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L'ancien président de la Fed impute les difficultés de l'économie américaine... aux banques européennes. Il n'a pas mâché ses mots lors d'un forum à Washington : "l'euro est en train de se décomposer".

L'ancien président de la banque centrale américaine (Fed) Alan Greenspan a estimé mardi à Washington que l'euro était "en train de se décomposer" et que cela expliquait les difficultés de l'économie américaine à retrouver du rythme.

"L'euro est en train de se décomposer", a déclaré M. Greenspan lors d'un forum à Washington.  Selon lui, les banques européennes sont en difficulté car elles détiennent des titres de dette de pays comme la Grèce.

"La raison pour laquelle nous sommes si lents (à croître aux Etats-Unis) est le niveau d'incertitude" provoqué par cette situation, a-t-il estimé.
M. Greenspan a présidé la Fed de 1987 à 2006.

Agé de 85 ans, il a été l'un des principaux instigateurs de la déréglementation financière aux Etats-Unis ayant contribué au déclenchement de la dernière crise et a toujours rejeté les accusations des économistes pour qui la politique de taux ultrabas menée par la Fed de 2003 à 2005 porte une lourde responsabilité dans la bulle immobilière ayant précédé son éclatement.

Mauvaise foi ?

Alan Greenspan ne dit en revanche pas un mot sur les origines de la crise financière, qui a entraîné la crise de la dette en zone euro : les "subprimes", la faillite de Lehman Brothers ou encore l'affaire Madoff. Déjà, en 2010, à propos des subprime, il avait estimé que ce n'était pas l'accès plus facile des Américains les moins fortunés au crédit immobilier qui avait plongé les Etats-Unis dans la crise, mais la tendance de Wall Street à transformer les prêts en produits financiers opaques.

Le niveau colossal de la dette américaine, dont le plafond a dû être relevé en catastrophe, et la dégradation de la note des Etats-Unis par S&P ne semble pas non plus constituer le facteur principal du ralentissement subi outre-atlantique.