"Règle d'or" à l'espagnole : les ibères sont rudes

Par latribune.fr  |   |  451  mots
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Gauche et droite espagnoles sont parvenus à un accord pour inscrire dans la Constitution le principe de la stabilité budgétaire. Un accord prévoit aussi de limiter le plafond du déficit structurel espagnol à 0,4% du PIB d'ici 2020.

L'Espagne aura sa "Règle d'or". La stabilité budgétaire devrait être gravée dans le marbre de la Constitution. Les deux principaux partis politiques, celui du Premier ministre Zapatero et le parti populaire (droite) se sont en effet mis d'accord sur le principe de cette réforme ce vendredi. 

Cette proposition sera débattue au parlement espagnol lors d'une session extroardinaire le 30 août. Au terme de l'accord de ce vendredi, la constitution devra être modifiée "en urgence" avant le 30 août 2012. Le consensus prévoit aussi que "la loi organique fixera à 0,4% (du PIB) le déficit structurel global maximum des administrations publiques à partir de 2020".  Pour y parvenir, il est prévu que le  déficit de l'Etat ne "dépassera pas 0,26% du PIB, le déficit de chaque communauté autonome ne pourra pas dépasser 0,14% de son PIB et les entités locales devront présenter un budget à l'équilibre".

Alors qu'une croissance quasi nulle à 0,2% au deuxième trimestre vient d'être confirmée, le pays tente de maîtriser ses déficits à l'origine de la crise financière qui secoue le pays et aliment l'inquiétude en l'Europe depuis cet été. La France et l'Allemagne avaient proposé l'adoption d'une telle "Règle d'or" dans l'ensemble des pays de la zone euro lors d'une réunion sur la gouvernenance etre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy le 16 août.

"Récupérer la confiance" des investisseurs

Cet accord entre les deux prinpales formations politiques du pays intervient aussi à quelques mois des prochaines élections législatives du 20 novembre. Le candidat socialiste aux élections,  Alfredo Perez Rubalcaba, a souligné l'importance de cet accord rappelant que : "la zone euro et la dette souveraine des Etats membres avaient perdu la confiance des investisseurs". "Nous devons récupérer cette confiance et nous devons envoyer des messages clairs" pour montrer que "nous sommes un pays solvable, un pays qui paie ses dettes", a aussi justifié le socialiste espagnol.

Le déficit public espagnol a atteint les 11,2% du PIB en 2009, soit bien plus que la limite des 3% imposés par les critères de Maastricht. Après l'avoir réduit à 9,24% fin 2010, le gouvernement espère atteindre cette année les 6% de déficit public puis revenir à 2,1% en 2014.

Un voeu pieux ? Plusieurs régions, comme la Catalogne et La Castille, dépasseront les objectifs de réduction de déficit à 1,3% en 2011, puis à 1% d'ici 2014 selon les dernières statistiques publiques.

En 2010, neuf régions espagnoles n'étaient pas parvenu à atteindre l'objectif fixé par le gouvernement. 

L'Espagne risque toujours de voir sa note abaissée par Moody's qui avait déjà procédé à une dégradation en mars, ce que Fitch et Standard & Poor's avaient fait en 2010.