Vers un accord avec la Grèce ce mardi ?

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  723  mots
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Athènes dément préparer un référendum sur la sortie de l'euro et espère conclure ce mardi un accord avec ses bailleurs de fonds internationaux, de façon à pouvoir percevoir une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros prévue pour octobre. Une nouvelle conférence téléphonique avec la Troïka est prévue en fin de journée.

Dure journée en vue pour la Grèce. Elle a débutée par l'information, lancée par le quotidien grec Kathimerini, selon laquelle le premier ministre Georges Papandréou préparerait un référendum sur le maintien ou non de l'euro dans son pays. Un porte-parole du gouvernement l'a formellement démentie.

Plus tard ce mardi, une nouvelle téléconférence doit avoir lieu entre entre le ministre des Finances Evangelos Venizelos et la "Troïka" - Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne. Elle devrait se tenir à 19h (heure française).

Une première réunion téléphonique a déjà été organisée lundi au cours de laquelle "le climat" aurait été "meilleur que prévu", a confié à l'agence Reuters un haut fonctionnaire des finances grec. Le ministère des Finances avait déclaré auparavant que cette discussion avait été "productive et substantielle".

"Nous sommes proches d'un accord et nous espérons conclure (mardi). Le gouvernement fera une annonce fort probablement mercredi, à l'issue du conseil des ministres. Nous poursuivrons la discussion demain", a ajouté le responsable.

La Grèce risque d'être à court de ressources en octobre

Sans la nouvelle tranche d'aide attendue, attachée au premier plan de renflouement international dont la Grèce a bénéficié l'an passé, le gouvernement grec a fait savoir qu'il se retrouverait à court de ressources à la mi-octobre.

Pour éviter cette situation, la Grèce doit alléger son secteur public et améliorer son système de collecte de l'impôt, estiment ses bailleurs de fonds internationaux.

"La balle est dans le camp grec, la clef réside dans la mise en oeuvre des réformes", a déclaré Bob Traa, représentant du FMI pour la Grèce, lors d'une conférence.

Ces réformes sont exigées pour qu'Athènes puisse percevoir une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros dans le cadre de son premier plan de renflouement.

Selon ce dernier, la Grèce doit supprimer des postes dans la fonction publique, réduire les traitements et les retraites des fonctionnaires et améliorer son système de collecte de l'impôt plutôt que créer de nouvelles taxes.

Bob Traa s'est inquiété du manque de soutien du grand public pour le programme d'austérité FMI/UE, tout en disant que les autres pays de la zone euro étaient aux côtés d'Athènes sous réserve que le gouvernement montrait qu'il agissait pour maîtriser ses déficits.

Quinze mesures

L'euro, mais aussi Wall Street, avaient réduit leurs pertes, après qu'une première source du ministère des Finances grec eut dit qu'un accord sur l'aide était proche entre Athènes et la troïka.

Plus tôt dans la journée, la monnaie européenne était en net recul et les Bourses européennes ont clôturé en baisse sensible de crainte d'un défaut de la Grèce.

Les médias grecs ont publié une liste de quinze mesures d'austérité dont, selon eux, la troïka exige la mise en oeuvre. Elles portent notamment sur une nouvelle suppression de 20.000 postes de fonctionnaires, une réduction ou un gel des traitements et retraites de la fonction publique, une augmentation de la taxe sur le fioul domestique, la fermeture des organismes publics déficitaires, la réduction des dépenses de santé et l'accélération des privatisations.

L'Europe a fait savoir qu'elle ne demandait pas à Athènes d'adopter des mesures d'austérité en sus de ce qui a déjà été convenu dans le programme de réforme du gouvernement. "Ce qui est sur la table est en totale conformité avec les objectifs convenus", selon le porte-parole Amadeu Altafaj.

Prié de dire si la Grèce recevrait la prochaine tranche d'aide, Venizelos a répondu à Reuters: "oui, bien sûr".

Même dans ce cas, beaucoup d'économistes et d'investisseurs pensent que la Grèce se retrouvera en défaut sur une dette qui atteint plus de 150% du PIB, peut-être en l'espace de quelques mois.

Venizelos avait insisté dimanche sur le fait que la réduction des dépenses serait la priorité du budget de 2012. Il avait prédit une contraction du PIB plus forte que prévu de 5,5% cette année.