Les Européens cherchent la parade à la crise

Par Robert Jules  |   |  494  mots
Infographie La Tribune
Sommés par les Etats-Unis de trouver une solution à la crise de la dette qui menace la croissance de l'économie à travers le monde, les pays de la zone euro réfléchissent à divers scénarios conciliant exigences financières et contraintes politiques. En Allemagne, d'influents consultants allemands ont concocté un plan baptisé Eureca.

Les grandes manoeuvres ont commencé en Europe. Pressés de toutes parts, en particulier par les États-Unis et la Chine, de mettre fin à une crise de la dette grecque qui dure depuis presque deux ans, les leaders européens - Allemands en tête - travaillant à un vaste plan pour sauver la zone euro. Non sans avoir répliqué vertement aux critiques américaines : « Contrairement à ce que pense Obama, les problèmes de l'Europe ne sont pas la cause des problèmes des États-Unis », a ironisé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble (lire également en page 32). De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, a précisé : « Nous ne voulons pas de nouveaux plans de relance », jugeant que c'était « une mauvaise idée de combattre des dettes par de nouvelles dettes », une critique de la politique de relance par la planche à billets décidée outre-Atlantique.

Pour autant, le problème est latent. « Aujourd'hui, la crise (de la dette en Europe) est entrée dans une spirale qui a atteint un point où le système bancaire risque de se gripper, ce qui pourrait causer un dommage significatif au reste de l'économie mondiale », explique Bob Doll, stratège sur les marchés actions chez le fonds BlackRock.

Deux questions clés

Quel que soit le résultat final des discussions en cours dans les capitales de la zone euro, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) devrait, en toute logique, être doté d'un montant largement supérieur aux 440 milliards d'euros pour au moins clairement indiquer aux marchés financiers que les Européens sont prêts à aider demain, si besoin, des économies comme l'Espagne ou l'Italie en cas de contagion du risque grec.

Mais divers scénarios sont sur la table (lire ci-contre) pour répondre à la fois aux problèmes et aux limites posés par certains pays, en particulier l'Allemagne. « Deux questions clés se posent. La première est de savoir si ces plans s'attaquent véritablement à la source sous-jacente des problèmes et la seconde de savoir si tous les plans peuvent rétablir la croissance dans les pays les plus faibles car, sans cela, les achats d'obligations du FESF apparaissent inutiles. Dans le premier cas, je crains que les achats de dette ou la recapitalisation des banques n'agissent sur les symptômes mais non sur les causes. Le réel sujet d'inquiétude porte sur le fédéralisme budgétaire et cela n'a pas encore été abordé. Pour le second cas, je crois toujours que la croissance dans la zone euro va rester faible, laissant les pays périphériques comme l'Italie et l'Espagne livrer une bataille difficile selon que le FESF puisse acheter ou non d'importants volumes de leurs obligations », explique Steve Barrow, économiste chez Standard Bank. Mais, surtout, il faut attendre l'étape décisive du vote sur la modification du statut du FESF par le Bundestag jeudi.