Plan Obama pour l'emploi : 447 milliards de dollars pour rien ?

Par Eric Chalmet  |   |  415  mots
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Des économistes interrogés par Bloomberg estiment que le plan à 447 milliards de dollars ne créera que 275.000 emplois en 2012. Mais il évitera un retour en récession de la première économie mondiale, assurent-ils.

D'un coût de 447 milliards de dollars, le plan pour l'emploi de Barack Obama sera-t-il efficace ? C'est en substance la question qu'a posée l'agence Bloomberg à 34 économistes outre-Atlantique. "Yes", ont-ils répondu : s'il était adopté par le Congrès, ce programme éviterait à la première économie mondiale de retourner en récession. De plus, il permettrait de réduire le taux de chômage dans le pays, actuellement inscrit à 9,1%.

Un parfum de 2009

Mais à en croire les conjoncturistes interrogés, le plan présidentiel soutiendrait davantage l'économie américaine qu'il ne la dynamiserait. Or, c'est précisément ce que reprochent les détracteurs de son plan de relance de 2009 dont le coût était estimé à 787 milliards de dollars lors de son adoption par le Congrès.
Les économistes estiment que le nouveau plan - présenté à quatorze mois de la présidentielle de 2012 - réduirait le taux de chômage de 0,2 point de pourcentage en 2012. Il "ne créerait ou ne préserverait" que 275.000 emplois l'an prochain, puis 13.000 en 2013, alors que chaque mois, la création de 150.000 emplois est nécessaire pour absorber les nouveaux venus sur le marché du travail. D'après les sondés, la croissance économique serait augmentée de 0,6% en 2012 et non de 1,5% comme l'anticipe le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner. Dans une autre enquête réalisée entre le 2 et le 7 septembre, des économistes, toujours interrogés par Bloomberg, ont estimé que la croissance américaine s'élèvera à 2,2% l'an prochain.

Le coût de l'inaction

Compte tenu de son coût, des élus du Capitole, pour beaucoup républicains, sont farouchement hostiles à ce plan. Dans le même temps, des ténors démocrates traînent les pieds. Selon la chaîne ABC, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, n'a toujours pas pris de dispositions pour programmer un vote, prétextant l'emploi du temps "assez chargé" de la chambre haute. L'un des principaux conseillers de Barack Obama, David Plouffe, a pourtant déclaré sur la même chaîne de télévision que la Maison-Blanche "comptait sur un vote en octobre sur le projet de relance économique pour créer des emplois ".

Si le coût du nouveau plan d'Obama est décrié, celui de l'inaction est, comme en 2009, totalement inconnu et spéculatif. "Que se passera-t-il si nous n'agissons pas ?", s'interroge ainsi Scott Brown, chef économiste de la société de gestion Raymond James & Associates.