Sarkozy et Merkel promettent un plan avant la fin du mois

Par latribune.fr  |   |  653  mots
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La France et l'Allemagne se sont engagées ce dimanche à apporter une réponse "durable et globale" à la crise de la zone euro pour le sommet du G20 de Cannes, prévu début novembre, qui passera notamment par une recapitalisation des banques européennes.

Réunis pour des pourparlers de crise à Berlin, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont indiqué qu'ils formuleraient en commun des propositions pour y parvenir tout en se refusant d'en donner le moindre détail à ce stade.

"Vous verrez à la fin du mois un ensemble tout à fait fonctionnel", a promis la chancelière lors d'un point de presse.

Nicolas Sarkozy a souligné pour sa part que l'Europe devait "avoir résolu ses problèmes d'ici au G20 de Cannes", plusieurs membres du forum, dont les Etats-Unis, ayant exprimé récemment leur inquiétude devant l'incapacité des Européens à enrayer la crise née des difficultés budgétaires de la Grèce.

Les dirigeants français et allemand se sont félicités que la quasi-totalité des pays européens aient ratifié le deuxième plan d'aide à la Grèce adopté le 21 juillet, qui élargit aussi les prérogatives du Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds d'urgence de la zone euro.

Alors que des voix commencent à s'élever pour juger le nouveau plan d'aide insuffisant, ils ont indiqué qu'ils attendaient le rapport de la troïka (Union européenne-Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) sur la situation de la Grèce avant toute décision.

"Nous pensons que la troïka va pouvoir nous soumettre une solution durable pour la Grèce, pays membre de l'euro», a pronostiqué Angela Merkel.

ACCORD "COMPLET" SUR LES BANQUES

La chancelière et le président ont également évoqué la recapitalisation des banques européennes, un sujet qui s'est imposé sous la pression des marchés, inquiets des capacités de résistance du système bancaire européen face à la crise financière et économique du fait de son exposition aux pays les plus mal en point.

La première a souligné que Paris et Berlin étaient "déterminés à faire ce qu'il faut pour garantir la recapitalisation de nos banques".

Le président français a assuré pour sa part que l'accord entre les deux pays sur les modalités et la finalité du processus envisagé était "complet", démentant ainsi les informations faisant état de divergences sur le recours au FESF pour apporter les fonds nécessaires.

Alors que les besoins en capital des banques européennes ont été estimés entre 100 et 200 milliards de dollars par le FMI, Angela Merkel a indiqué que la nouvelle autorité bancaire européenne et le Fonds monétaire international seraient sollicités pour s'assurer que ce qui est proposé est «durable et solide».

Nicolas Sarkozy a renvoyé «à une réunion (qui se tiendra) à une date à fixer pour le détail de ce que nous ferons ».

Il a annoncé d'autre part que la France et l'Allemagne préparaient un certain nombre d'adaptations des traités européens pour renforcer l'intégration de la zone euro.

Le chef de l'Etat français a enfin répondu à ceux qui, comme le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, reprochent aux dirigeants européens de manquer de la vision qui avait inspiré leurs prédécesseurs, en soulignant qu'il s'agissait aujourd'hui non pas de bâtir des projets mais de prendre des décisions face à une crise sans précédent.

"C'est justement parce qu'à l'époque y a eu des grandes visions qui ont omis de régler des questions qui n'étaient pas des détails que nous nous trouvons aujourd'hui à la fois à gérer la crise et à résoudre des problèmes qui auraient du être résolus bien avant", a-t-il dit.

"Tout le monde le sait, l'Europe a choisi la monnaie unique sans même réfléchir à ce que serait son gouvernement économique, sans même réfléchir aux questions d'harmonisation des politiques fiscales et économiques et il nous faut maintenant, en pleine crise, répondre à ces problèmes. Et bien, nous sommes décidés à le faire !"