Les banques européennes pourraient avoir besoin de plus de 100 milliards d'euros d'argent frais

Les banques européennes pourraient avoir besoin de plus de 100 milliards d'euros d'argent frais pour affronter la crise de la dette souveraine, a estimé samedi l'Irlande, à la veille d'une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui devrait être largement consacrée à la recapitalisation du secteur. Illustration de l'urgence du dossier: Paris et Bruxelles poursuivaient samedi les discussions en vue d'un démantèlement ordonné du groupe franco-belge Dexia, première banque européenne victime de la crise de la dette.
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L'Allemagne et la France ont jusqu'à présent tenu des discours divergents sur le meilleur moyen de renforcer des banques affaiblies par la dévalorisation de leurs avoirs en dettes souveraines des pays "périphériques" de la zone euro et par les turbulences récentes sur les marchés financiers.

Paris préférerait avoir recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour recapitaliser ses propres banques, tandis que Berlin insiste pour réserver cet instrument à des actions de dernier ressort, comme le soutien à la Grèce.

Le Fonds monétaire international (FMI), de son côté, estime que les besoins de capitaux des banques pourraient atteindre 200 milliards d'euros, l'équivalent de la moitié des ressources du FESF.

Le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, a estimé samedi que les capitaux nécessaires pour renforcer les bilans des banques pourrait provenir de différentes sources mais que la facture globale serait de toute façon lourde.

"Je crois que tout le monde convient que cela dépassera nettement 100 milliards (d'euros)", a-t-il dit à des journalistes en marge d'une conférence économique à Dublin.

"Je sais que certaines des grandes banques allemandes avec lesquelles j'ai moi-même discuté ont l'intention de lever de l'argent sur le marché, donc il s'agira d'un financement privé. D'autres banques aimeraient disposer de fonds du FESF. D'autres dépendront de leur gouvernement pour disposer des capitaux; il y aura donc diverses manières d'y parvenir", a-t-il ajouté.

CHACUN POSE SES CONDITIONS

Certains responsables estiment que forcer nombre de grands établissements financiers à accepter des aides publiques ne serait pas faire le meilleur usage des ressources européennes. Les banques, elles, craignent de voir cette stratégie stigmatiser certaines d'entre elles et attiser les tensions sur les marchés.

Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) a rapporté samedi, en citant des sources financières, que les cinq premières banques françaises seraient prêtes à recevoir 10 à 15 milliards d'euros investis par l'Etat français à condition que Deutsche Bank, numéro un en Allemagne, augmente elle aussi son capital.

Le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, s'oppose à toute entrée de l'Etat au capital de son groupe et il a exclu une augmentation de capital.

Un porte-parole de Deutsche Bank a rappelé samedi cette double position de principe et s'est refusé à tout autre commentaire.

Nicolas Sarkozy, qui a reçu samedi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, doit arriver à Berlin en milieu d'après-midi dimanche pour une réunion et un dîner de travail avec la chancelière Angela Merkel.

Leurs discussions seront consacrées à la préparation du sommet du G20 à Cannes début novembre et à celle du conseil européen et du sommet de la zone euro prévus les 17 et 18 octobre, alors que les Dix-Sept peinent toujours à mettre en oeuvre les nouveaux mécanismes censés permettre de résoudre la crise de la dette.

En Slovaquie en effet, les différents partis de la coalition au pouvoir restaient samedi en désaccord sur la ratification de l'accord européen du 21 juillet qui prévoit le renforcement du FESF, l'un des petits partis posant des conditions à son soutien.

La Slovaquie et Malte sont les deux derniers pays de la zone euro à ne pas avoir ratifié l'accord de juillet, que certains dirigeants de la région jugent déjà dépassé.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a ainsi reconnu dans un entretien au FAZ que l'Europe avait peut-être sous-estimé les moyens nécessaires pour réduire le fardeau sous lequel s'enfonce la Grèce.

"Le risque est élevé de voir cette crise connaître une nouvelle escalade et se propager", a-t-il ajouté.

Un constat partagé par le représentant grec au FMI, pour qui les besoins de financement d'Athènes seront supérieurs aux estimations actuelles.

"Ce manque de financement devra être couvert soit par une augmentation du prêt de 109 milliards décidé le 21 juillet, soit par une restructuration de la dette privée", a-t-il dit au quotidien grec Imerisia.

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Commentaires 21
à écrit le 09/10/2011 à 15:22
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REVEILLEZ VOUS FRANCAIS !!!! Dans tous ces commentaires, j'ai l'impression que l'on oublie un volet essentiel de notre problématique, à savoir la création de valeur, qui elle seule génère de la croissance, de l'investissement, et surtout de l'em...

à écrit le 09/10/2011 à 10:41
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nous devons déposer plainte contre les politiques, les financiers au titre de contribuables, clients de banques. On voit devant nous des systèmes de cavalerie sans lilmites qui créent des marges illusoires mais sans cash ! On le voit sur la BNP entr...

à écrit le 09/10/2011 à 10:10
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Est-ce que l'on peu me dire au juste en quoi cela va résoudre le problème ? On "re"capitalise (Gros mot dit par une folle "lagarde" il y a tout juste 1 mois !) et alors ça nous évites la faillite "C'EST TOUT" mais ça ne résout rien du tout. Pour la s...

à écrit le 09/10/2011 à 8:38
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LA solution : annuler TOUTES les dettes.

à écrit le 09/10/2011 à 8:14
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JE REFUSE DE REFINANCER LES BANQUES , y'en a marre de ce lobby qui dirige le gouvernement, et nous vampirise.

le 09/10/2011 à 9:43
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Helas, y'en a marre, personne ne sollicite ntre avis.

le 09/10/2011 à 10:23
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Hélas, il faut sauver les banques ! non pas pour les beaux yeux de la banquiere, mais car les banques detienne un position strategique dans la l'economie ! Sans banques: comment toucher votre salaire ou votre retraite ! en liquide, comme au 19ime sie...

à écrit le 09/10/2011 à 7:00
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Où sont mes détracteurs eurobéats ? "D'autres dépendront de leur gouvernement pour disposer des capitaux"=> Alors, prêts à encore payer des sommes monstrueuses pour sauver votre eurokenstein ?

le 09/10/2011 à 7:21
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moi ! je suis euro béat ! vive l'euro ! vive les allemand et leur gestion !

le 09/10/2011 à 9:04
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La gestion Allemande? informez vous mon cher,la dette de l'Allemagne n'est pas du tout celle annoncé par nos eurobéat,on en saura plus quand Merkel aura été viré,mais d'ors et déjà je peux vous dire que l'on va avoir des surprises!

le 09/10/2011 à 10:11
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@Marco54, Vi, vi ! vive les allemands ! ils sont pragmatique ! Ils peuvent arriver à 0% de déficit sous peu ! Certes ils ont des dettes eux aussi, mais ils arrivent a réforme leur système. Ils arrivent même à vendre au chinois ! Qu'est ce qu'on atten...

à écrit le 09/10/2011 à 6:54
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Enfin une note d'espoir pour endiguer cette crise de confiance , mais surtout pour repartir de l'avant, il était temps que les banques retrouvent une position plus rationnelle. Il serait souhaitable de garder pour l'avenir un profil plus rassurant, a...

le 09/10/2011 à 7:24
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Mais oui, mais oui ... Allez donc faire un tour sur Zerohedge pour prendre connaissance des derniers graphes des positions inter-bancaires en Europe. Il manque 1350 milliards d'euros. J'espère que vous avez un gros portefeuille parce que, pour le cou...

à écrit le 09/10/2011 à 6:39
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Je comprends pas, on nous a pourtant juré que toutes les banques avaient passé les stress tests sans probleme ? Mr Besson, où etes vous depuis ces fameuses et fumeuses declarations publiques, vous le docteur en économie qui asseniez le fait que les b...

le 09/10/2011 à 7:22
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les stress test ont toujours eye du vent ! ils ne prennaient pas en compte la possible faillite de la grece

le 09/10/2011 à 7:25
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Ah mais, certains français, une majorité même, devraient relire le corbeau et le renard.

à écrit le 08/10/2011 à 21:18
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Qui paiera ? On a l'impression que tous ces responsables politiques sont à bord d'un TGV que personne ne sait comment arrêter. La seule solution est de faire descendre la Grèce du train le plus rapidement possible. Voire d'autres pays.

le 09/10/2011 à 7:28
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La situation de la Grèce est pliée depuis longtemps. Il n'y a que les crédules pour croire que c'est ce tout petit pays qui va faire exploser la finance mondiale. Outre les PIIGS, les USA sont en situation de faillite tout comme ... la France. Je le ...

le 09/10/2011 à 9:13
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Effectivement la Gréce n'est que le petit grain de sable qui va gripper la finance mondiale.Mais derrière il n'y a que du vent et des châteaux de cartes. La situation aux USA est beaucoup plus catastrophique,mais les média anglo saxons,font pour l'in...

à écrit le 08/10/2011 à 20:51
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Les politiques, responsables du désastre des dettes publiques, souhaitent en faire supporter le fardeau aux banques et à leurs actionnaires, en recapitalisant les banques avec de la dette publique, pour pouvoir persister dans les déficits et encore ...

le 09/10/2011 à 6:01
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@ enerm depuis quand la crise 2008 a pour origine la dette publique ? C'est de soutenir les canards boiteux du capital qui est cause de cette augmentation. Cf. le soutien à la dette de la GRECE.

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