Paris et Berlin d'accord sur une recapitalisation des banques et un aménagement des traités européens

Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse commune avec Angela Merkel à Berlin, à défaut de propositions concrètes, a promis "des réponses durables, globales et rapides" à la crise de la zone euro avant la fin du mois. Il a précisé que Paris et Berlin étaient "d'accord pour renforcer la structure du capital des banques en Europe" et qu'ils proposeraient un certain nombre d'adaptations des traités européens pour accélérer l'intégration de la zone euro.
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En annonçant fin septembre son déplacement à venir dans la capitale allemande, le président français avait indiqué qu'il discuterait avec la chancelière "des voies et des moyens pour accélérer l'intégration économique de la zone euro et mettre en place le plus rapidement possible" le nouveau plan d'aide à la Grèce approuvé le 21 juillet par les Européens.

Le sujet d'une recapitalisation des banques s'est imposé depuis pour tenter de rassurer des marchés, inquiets des capacités de résistance du système bancaire européen face à la crise financière et économique du fait de son exposition aux pays les plus mal en point.

Le Fonds monétaire international, un des premiers à tirer la sonnette d'alarme, a estimé les besoins globaux du secteur entre 100 et 200 milliards d'euros.

Le ministre irlandais de l'Economie, Michael Noonan, a fait état samedi de l'existence d'un consensus sur une somme "nettement supérieure à 100 milliards".

La Commission européenne doit présenter en début de semaine des propositions pour un processus de recapitalisation coordonné des banques, qui seront soumises aux dirigeants européens réunis en sommet les 17 et 18 octobre à Bruxelles.

Comme cela est systématiquement le cas depuis le début de la crise, la France et l'Allemagne, les deux poids lourds de la zone euro, doivent d'abord caler leurs positions.

Nicolas Sarkozy soulignait le 30 septembre qu'il devait y avoir entre les deux pays "une parfaite identité de vues pour résister à la spéculation, pour résister à l'emballement des marchés et pour protéger l'Europe".

Mais l'Allemagne et la France ont jusqu'à présent défendu des approches divergentes sur le recours aux fonds publics pour renforcer les banques.

Paris préférerait avoir recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF) tandis que Berlin insiste pour réserver le fonds d'urgence européen, qui est doté de 440 milliards d'euros, à des actions de dernier ressort, comme le soutien à la Grèce.

CAPITAUX PUBLICS EN DERNIER RESSORT

Recevant vendredi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, Angela Merkel a ainsi réaffirmé que le FESF ne devait être activé que "si un pays ne peut s'en sortir seul".

La France, dont les banques ont la plus forte exposition à la dette des pays périphériques de la zone euro, s'est employée à minimiser ces divergences en assurant que la question n'avait pas été encore discutée avec l'Allemagne.

"Notre position n'est pas différente de celle des Allemands : il faut plus de capital pour les banques, il faut que les banques trouvent d'abord en elles-mêmes les ressources, ensuite le cas échéant qu'elles trouvent des investisseurs privés extérieurs, puis en dernier ressort qu'on envisage des injections de capitaux publics", a-t-on déclaré à Bercy.

Le ministère de l'Economie et des Finances a fait valoir qu'il fallait d'abord évaluer le niveau de capital nécessaire, à quelle échéance, et que ce n'est ensuite que se posera la question des "instruments d'une éventuelle recapitalisation publique", qui n'a pas encore été abordée.

En attendant, la France n'entend pas que les débats actuels entre Européens soient limités à cette seule question. "Ça fera partie des sujets de discussions mais le sujet essentiel c'est la Grèce et la zone euro, puisque les banques, c'est une conséquence" de la crise, indiquait-on vendredi à Bercy à propos des entretiens Sarkozy-Merkel de ce dimanche.

Les deux dirigeants devraient une nouvelle fois plaider pour une mise en ouvre rapide de l'accord du 21 juillet, qui doit encore être ratifié par la Slovaquie et Malte, et ce alors que des voix commencent à s'élever pour le juger insuffisant.

Le représentant grec au FMI a ainsi estimé samedi que les besoins de financement d'Athènes seront supérieurs aux estimations actuelles et que la différence devra être comblée "soit par une augmentation du prêt de 109 milliards décidé le 21 juillet, soit par une restructuration de la dette privée".

Commentaires 16
à écrit le 12/10/2011 à 17:40
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Mais regardez donc la tête d'imbecieles heureux qu'ils ont tous les deux!

le 13/10/2011 à 16:43
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Ils ont conduit l'union monétaire au bord du gouffre et maintenant ils jouent aux sauveteurs. A ne pas y croire!

à écrit le 10/10/2011 à 5:46
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parler pour ne rien dire devient un lot commun. L'Allemagne est la locomotive de l'Europe qu'on le veuille ou non et ce n'est pas d'aujourd'hui. on la comprend donc quand elle a des exigences tout à fait justifiées. Les allemands paient leurs impôts ...

à écrit le 09/10/2011 à 23:14
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L'union monétaire européenne aurait pu être un succès si elle avait été flanquée d'une union fiscale qui aurait permis une convergences des économies. La zone Euro a dégénère en une sorte de réserve d'exportations pour les économies fortes (Allemagne...

le 14/10/2011 à 12:50
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les boucs emissaires, connait ps.. ceux qui payeront la facture? nous, les contribuables, les vrais, ceux qui paient trois fois sur tout, sur leur logement, leur revenu, leur epargne, leur travail, leur consommation, leurs assurances...

à écrit le 09/10/2011 à 18:58
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En bref, ils en reviennent à de grands principes, dont personne ne doute, parce qu'ils ne sont pas d'accord sur leur mise en oeuvre concrète. Et ça c'est un progrès ?

à écrit le 09/10/2011 à 18:10
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Toutes les subvensions sont pour les 27 je crois alors pourquoi ,n'entendons nous pas l'avis des autres pays ? De temps à autre par contre nous apprenons une nouvelle directive du parlement europeen sur la couleur du papier toilette ,sur la maniére d...

à écrit le 09/10/2011 à 17:28
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La France et l'Allemagne, aprés avoir conduit l'UE au bord du précipice par leur Diktat sur les autres membres, vont avoir le culot d'utiliser les fonds déstinés à aider les pays en difficulté pour renfluer leurs banques. Ce que je ne comprends pas c...

à écrit le 09/10/2011 à 16:44
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100 Milliards pour l'Europe et 10 à 15 Milliards pour la France qui recapitaliserait les 5 premières banques françaises ... http://www.durableo.fr/article-l-etat-va-recapitaliser-les-banques-francaises-86157924.html Pas de quoi même en rajoutant DEX...

le 09/10/2011 à 17:53
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Le bilan de Dexia est de 500 milliards et des poussières, ça a de quoi inquiéter les agences de notation si on "donne" une garantie sur un si gros paquet de dettes pour beaucoup pourries... Et l'état fait des efforts monumentaux pour économiser 10 pe...

à écrit le 09/10/2011 à 16:07
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Sortir au plus vite de cette Europe qui n'amène que la misère et le malheur sauf pour ceux qui en profitent plein gaz (parlement Européen). Les français vont payer pour des prunes puisque l'Euro sous sa forme actuelle est condamné. Mais les milliards...

le 09/10/2011 à 17:22
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Mon Dieu! Votre commentaire est plutôt "étroit" d'esprit et tellement "déjà entendu"....il est vrai que revenir en arrière serait tellement plus commode? Mais que proposez vous? Le programme du FN?

le 09/10/2011 à 18:57
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Cher Eurofederal, merci de me repondre, si vous le pouvez bien entendu : Si l'Euro etait une idee si revolutionnaire et si formidable que le monde nous envie, expliquez moi pourquoi aucun autre ensemble de pays ne l'a reprise a son compte depuis ? En...

le 10/10/2011 à 6:05
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T'en fais pas, la France a exporté énormément, surtout de l'armement, vers la Grèce. D'ailleurs la dette de la Grèce vient en grande partie des importations d'armement allemand et français. C'est pour cela que l'on faisait semblant de ne rien savoir ...

à écrit le 09/10/2011 à 15:29
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Il faut arrêter les conneries... nationaliser les pertes et privatiser les profits des banques, cela reviens tour simplement a voler le peuple, mais très peu d?honnête gens le savent !

à écrit le 09/10/2011 à 14:45
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La France et l'Allemagne ont toujours étés le malheur de l'Europe. Rien n'a changé, tant que les autres pays de la Zone Euro ne s'organisent pas pour se proteger du Diktat franco-allemand nous ne sortirons pas de la crise.

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