Les banques doivent être recapitalisées "de toute urgence"

Par latribune.fr  |   |  431  mots
Copyright Reuters
Le président de la Commission européenne a détaillé ce mercredi sa stratégie pour recapitaliser les banques "de toute urgence". Il propose de relever le niveau de fonds propres "durs" imposé aux banques et de renforcer le Fonds européen de stabilité financière.

Comment sauver les banques européennes? José Manuel Barroso a tenté d'apporter sa réponse ce mercredi face aux députés européens. Le président de la Commission européenne préconise de relever le niveau de fonds propres détenus par les banques sans citer de chiffre. Ce niveau obligatoire est fixé à 7% par le processus de Bâle III qui doit entrer en vigueur en 2013. Il envisage aussi d'interdire de versement de dividendes à celles qui ne respecteraint pas ces critères.

En France, le gouvernment compte aussi imposer un ratio de fond propre plus important aux établissements financiers. A titre préventif, les banques BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole avaient déjà annoncé tabler sur un ratio de fonds propres "durs" de 9% au moins début 2013.

Accélerer la création du Mécanisme européen de stabilité financière

Comme Jean-Claude Trichet l'ex-directeur de la Banque centrale européenne la veille, le président de la Commission européenne craint une "crise systémique" contre laquelle il faudrait agir de toute urgence. Pour y remédier il a aussi défendu l'idée du recours à un Fonds européen de stabilité financière (FESF) aux compétences élargies. José Manuel Barroso envisage le recours au FESF si les gouvernements ne sont pas en mesure de soutenir leurs banques grâce à un "effet de levier". Il a d'ailleurs recommandé que le remplacement de ce dispositif par le Mécanisme européen de stabilité (MES), doté de 500 milliards d'euros, soit avancé à l'année prochaine au lieu de 2013.

L'idée d'autoriser ce Fonds de stabilité à se financer directement auprès de la Banque centrale européenn, soutenue par les Etats-Unis, a été clairement rejetée par l'ancien directeur de l'institution de Francfort. Son successeur, Mario Draghi aura sans doute à se prononcer sur la question lors de sa prise de fonction le 1e novembre. 

Vote suspendu à Bratislava

En attendant, l'élargissement des prérogatives du FESF reste suspendu au vote slovaque. Le "non" du dix-septième et dernier pays à se prononcer sur la question mardi retarde sa mise en oeuvre. Or il fait partie des points clés du soutien à la Grèce et aux autres pays menacés par la contagion de la crise de la dette.

Quant à la "nouvelle gouvernance économique" appelée de ses voeux par José Manuel Barroso, elle devra résoudre les fortes divergences qui subsistent entre dirigeants européens. Le gouvernement français vient par exemple de faire savoir qu'il n'aurait pas recours au FESF pour soutenir ses banques.