Papandreou de plus en plus isolé

Par latribune.fr, avec L'Echo  |   |  643  mots
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En décidant de façon unilatérale un référendum sur le nouveau plan de sauvegarde de la Grèce, George Papandreou s'est mis dans une situation de plus en plus inconfortable. Deux députés socialistes menacent de quitter le Pasok, parti au pouvoir et six autres membres influents du Parti socialiste réclament la démission du chef du gouvernement.

"George Papandreou est sur un siège éjectable " titre L'Echo sur son site Internet. Il faut dire qu'en décidant mardi de soumettre à référendum l'accord européen de soutien au pays, le Premier ministre grec a surpris; tant à Athènes qu'ailleurs en Europe.

A Athènes, l'annonce n'a pas été très appréciée non plus. La députée et ex-secrétaire d'Etat au développement Milena Apostolaki, a ouvert le feu en annonçant qu'elle quittait le groupe parlementaire socialiste, ce qui réduit à 152 sièges sur 300 l'étroite majorité dont dispose au parlement le Premier ministre Georges Papandreou avant un vote de confiance crucial prévu vendredi soir. Pour Milena Apostolaki, l'annonce du référendum est une "procédure créant la division" en Grèce.

Deux députées du Pasok, le parti socialiste panhellénique au pouvoir à Athènes, ont mis le gouvernement sur le fil du rasoir, la première en annonçant sa défection, la deuxième, Vasso Papandreou (sans lien de parenté avec le Premier ministre) en réclamant un cabinet "de salut national".   "Le pays est menacé d'une faillite immédiate", a-t-elle lancé, alors que le recours annoncé au référendum faisait chuter les bourses européennes et replonger la zone euro dans la tempête. Un gouvernement de "salut national" devrait, selon elle, "garantir le plan européen" de soutien au pays décidé la semaine dernière "puis organiser des élections" anticipées.

Six membres influents du Pasok ont de leur côté réclamé purement et simplement  la démission du Premier ministre. "Le pays a besoin immédiatement d'un gouvernement politiquement légitime et d'un projet de renouveau national", écrivent-ils dans une lettre conjointe.

 Des dirigeants européens en colère

"Papandréou porte une très lourde responsabilité" avec cette décision, car "de l'insécurité a de nouveau été créée alors que le monde entier a justement besoin de sécurité et de confiance", a accusé Yves Leterme, le Premier ministre belge dénonçant au passage le fait qu'"Il (papandreou, ndr) n'en a parlé ni avant, ni pendant, ni après le sommet". "Ce qui compte, c'est de limiter la casse, limiter les dégâts", a-t-il encore affirmé.

La Grèce risque la faillite en cas de rejet du plan de sauvetage, a pour sa part averti Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe.

"Il s'agit d'un choix inattendu qui crée des incertitudes après le Conseil européen et à la veille de l'importante rencontre du G20 à Cannes", a déploré le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

"Le référendum ne va pas rendre les choses faciles, car il devient un référendum sur l'appartenance de la Grèce à la zone euro", a pour sa part analysé le ministre finlandais des Affaires européennes, Alexander Stubb, dans un commentaire posté sur son compte twitter.

Se gardant de tout commentaire, Paris et Berlin ont en revanche réaffirmé leur détermination à appliquer le plan de sauvegarde de la Grèce pour lequel ils ont oeuvré. La réunion, qu'ils ont convoqués mercredi à Cannes, à la veille du sommet du G20, devrait permettre d'arrêter une feuille de route.

"Nous avons pleinement confiance dans le fait que la Grèce honorera les engagements pris en relation avec la zone euro et la communauté internationale", ont déclaré de leur côté le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso dans un communiqué commun. "Nous sommes convaincus que cet accord est le meilleur pour la Grèce", ont-ils assuré.

George Papandreou estime quant à lui que le référendum qu'il souhaite "va renforcer le pays dans la zone euro et sur le plan international".