Papandréou remporte le vote de confiance au Parlement grec et prépare sa sortie

Par F.P.W. avec Reuters  |   |  465  mots
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Le gouvernement de George Papandreou a obtenu la confiance du parlement grec dans la nuit de vendredi à samedi, un sursis pour le Premier ministre qui a appelé à la formation d'un cabinet de coalition.

Papandreou a semblé préparer sa sortie lors du discours prononcé avant le vote de confiance, indiquant qu'il était prêt à quitter ses fonctions.

Un entretien devait avoir lieu samedi à 10h00 GMT avec le président Karolos Papoulias pour, a-t-il dit, plaider en faveur d'un gouvernement de coalition chargé de mettre en oeuvre le plan de sauvetage défini la semaine dernière à Bruxelles.

La confiance, obtenue avec 153 voix sur 300, évite à la Grèce des élections anticipées que l'opposition conservatrice appelait de ses voeux et qui auraient torpillé l'accord trouvé à Bruxelles. Mais la crise politique, sociale et économique demeure.

En laissant entendre qu'il était prêt à céder sa place, Papandreou a semblé convaincre les rebelles du parti socialiste (Pasok) de rester dans le rang.

"Mon poste est la dernière chose dont je me soucie. Peu importe même que je ne sois pas réélu. (...) Je n'ai jamais conçu la politique comme une profession", a dit le Premier ministre.

Papandreou a précipité sa chute en annonçant lundi un projet de référendum sur le dernier plan de sauvetage en date, à la surprise et la grande colère de ses partenaires européens. L'abandon de cette idée a été confirmé vendredi par Athènes.

GOUVERNEMENT DE COALITION, PAS D'UNION NATIONALE

Selon plusieurs sources, Papandreou s'est mis d'accord avec son ministre des Finances Evangelos Venizelos pour quitter le pouvoir et lui laisser le soin de former le gouvernement de coalition.

Venizelos aurait obtenu l'appui des dirigeants de plusieurs petits partis à la future coalition, dont un parti d'extrême-droite et un autre de centre-droit.

Le parti conservateur, Nouvelle démocratie, n'y participera pas au motif que le Premier ministre a rejeté l'idée d'un gouvernement d'unité nationale. "Monsieur Papandréou a rejeté notre proposition. La seule solution, ce sont des élections", a dit son dirigeant Antonis Samaras.

La nature de ce futur gouvernement est encore ouverte au débat, mais il devra être composé de responsables politiques, a dit Venizelos au parlement.

Il aura pour objectif d'éviter une faillite du pays avant des élections anticipées dans quelques mois.

Depuis la révélation de l'étendue des déficits et de la dette publics après le retour au pouvoir des socialistes fin 2009, les Grecs ont dû subir une cure d'austérité drastique, mêlant hausses d'impôts, baisses de salaires et de pensions de retraite, privatisations et coupes claires dans les dépenses de l'Etat, en échange de l'aide financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.

Cette politique, qui a plongé le pays dans une profonde récession sans remettre suffisamment à niveau les comptes publics, a provoqué des grèves et des manifestations qui ont parfois dégénéré en violences.