La presse italienne exécute Silvio Berlusconi après "l'humiliation" du G20

Par latribune.fr  |   |  476  mots
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La presse italienne passe Silvio Berlusconi par pertes et profits samedi après un sommet du G20 jugé humiliant pour le président du Conseil, dont la situation semble désespérée même aux yeux des journaux lui étant a priori favorables.

Les défections se multipliant au sein de sa coalition gouvernementale, Silvio Berlusconi semble sur le point de perdre sa majorité parlementaire. Il peut chuter à tout moment, ce qui pourrait arriver dès mardi lors d'un vote sur les comptes du pays à la Chambre des députés.

La perte de crédibilité de l'Italie revient comme un leitmotiv samedi dans la presse italienne, après l'annonce que le Fonds monétaire international (FMI) viendrait inspecter tous les trois mois la mise en oeuvre des réformes promises pour éviter au pays de crouler sous le poids de sa dette.

L'impression est d'autant plus vive que le rendement des emprunts italiens a atteint un niveau record vendredi sur les marchés financiers.

"Lors d'un sommet international, il est rare d'entendre parler de la perte de crédibilité d'un pays et il est triste de constater que c'est ce qui est arrivé à l'Italie", écrit le journal des milieux d'affaires, "Il Sole 24 Ore", sous le titre "Au bord du gouffre".

Pour le "Corriere della Sera", les dernières défections enregistrées dans son camp signifient que Silvio Berlusconi est passé sous le seuil des 316 voix nécessaires à la majorité absolue au sein de la Chambre des députés. Le quotidien calcule même que le "Cavaliere" pourrait ne plus bénéficier que du soutien de 306 députés, ce qui équivaut à une défaite certaine en cas de vote.

"L'OMBRE DE LUI-MÊME"

Silvio Berlusconi a accusé les députés lui retirant leur soutien de trahir à la fois le gouvernement et le pays en pleine crise économique. Il s'est fait fort de les convaincre de lui fournir une majorité mardi.

"Les Judas ont peur", affirme dans un titre "Il Giornale", quotidien appartenant au frère du chef du gouvernement.

Les journaux hostiles à Silvio Berlusconi ont en revanche renouvelé samedi leurs appels répétés à une démission du chef du gouvernement. "La Stampa", pourtant réputée modérée, l'invite à se retirer pour le bien du pays, de sa propre coalition et de ses électeurs.

"Chaque jour qui passe, notre président du Conseil rend plus évident le fait qu'il a perdu contact non seulement avec l'Italie mais aussi avec la réalité", écrit "La Stampa" dans un éditorial signé par son directeur.

Silvio Berlusconi a été vivement critiqué pour avoir minoré les conséquences de la crise de la dette sur les Italiens ordinaires et pour avoir affirmé que les attaques des investisseurs contre les obligations d'Etat de l'Italie n'étaient qu'une "mode passagère".

Même le quotidien pro-gouvernemental "Il Foglio", dirigé par l'un des conseillers de Silvio Berlusconi, décrit le chef du gouvernement comme "l'ombre de lui-même". Il ajoute que l'Italie est "un pays extrêmement solide mais il nous manque un détail: un leadership politique".