Le gouvernement d'union grec serait dirigé par Lucas Papademos

Par Angélique Kourounis (à Athènes), mis à jour par latribune.fr  |   |  547  mots
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Il a fallu une réunion de la dernière chance, dimanche soir, entre le Premier ministre et Antonis Samaras, chef de l'opposition de droite, pour que les deux opposants se mettent d'accord pour constituer un gouvernement d'union nationale. Lucas Papademos, ancien gouverneur de la banque centrale de Grèce, pourrait en prendre la tête. Une rumeur confirmée par l'extrême droite grecque.

L'UE a nettement accentué hier la pression sur Athènes, en plein marasme politique. « Nous avons appelé à un gouvernement d'union nationale, restant persuadés qu'il s'agit de la manière la plus convaincante de rétablir la confiance et d'honorer les engagements », a ainsi déclaré à l'agence Reuters Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

Pendant toute la journée d'hier les tractations se sont déroulées à Athènes au sujet de la constitution d'un gouvernement d'Union nationale. Les sondages montrent que plus de 55 % des Grecs demandent, et depuis longtemps, un gouvernement d'union nationale pour remettre le pays en marche. Papandréou a accepté de démissionner dès qu'il eut remporté la confiance du gouvernement, pour autant qu'un gouvernement provisoire soit formé avec une personnalité acceptée de part et d'autre et qu'un mandat en deux temps soit imposé : l'adoption du plan de redressement du pays et la préparation d'élections anticipées en décembre ou janvier. Antonis Samaras, lui, veut mettre la charrue avant les boeufs. Démission immédiate de Papandréou, élections le 4 décembre avant de renégocier le plan d'austérité.

Le leader de l'opposition de droite n'a jamais contresigné aucune des mesures d'austérité votées ces dix-huit derniers mois. D'où l'impasse. Fotis Kouvelis, deputé d'extrême gauche qui a rallié le Pasok, ne dit pas autre chose en direct a la télévision : « Cela veut dire quoi que Papandreou et Samaras n'arrivent pas à se mettre d'accord ? Ils viennent de la même classe sociale, des mêmes quartiers huppés, ils ont fréquenté les mêmes écoles, étudié dans les même universités, et ils n'arrivent pas à se mettre d'accord ? »

Pour en sortir, Papandreou a convoqué un conseil ministériel dimanche et le président de la République a invité les deux hommes dans son bureau en fin d'après-midi. C'est à l'issue de cette réunion, que la décision de désigner Lucas Papademos, ancien vice-président de la BCE et ancien gouverneur de la banque centrale de Grèce au poste de Premier ministre aurait été prise. Son nom circulait à Athènes depuis quelques jours pour diriger un gouvernement de « techniciens ». "Le nouveau premier ministre grec sera l'ex vice-gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), l'économiste grec Lucas Papademos", a confirmé de son côté lundi le chef du parti d'extrême-droite grec Laos, en fixant trois conditions pour participer à ce gouvernement d'unité nationale. Si cette nomination était officialisée, le nouveau Premier ministre se rendrait dès aujourd'hui à la réunion de l'Eurogroup à Bruxelles pour discuter de la mise en place du plan du 27 octobre.

Les deux hommes se reverront lundi pour discuter du choix du futur Premier ministre, George Papandréou ayant annoncé qu'il ne prendrait pas la tête de la nouvelle équipe, ce que refusait de toute manière Antonis Samaras. Lors d'une rencontre parallèle à celle des deux chefs de partis, Georges Papandréou et Antonis Samaras, deux délégations du Pasok (socialiste) et de la Nouvelle Démocratie (droite) ont convenu que la "date la plus appropriée pour des élections" anticipées est celle du "19 février", a indiqué le ministère dans un bref communiqué.