UE : les banques centrales pourraient prêter jusqu'à 200 milliards d'euros au FMI

Par latribune.fr avec AFP  |   |  382  mots
Christine Lagarde (FMI) et Mario Draghi (BCE) - Reuters
Les banques centrales européennes pourraient prêter 200 milliards d'euros au Fonds monétaire international (FMI) pour renforcer ses ressources en vue d'éventuels nouveaux plans d'aide à des États de la zone euro, selon une des propositions discutées en marge du sommet de l'UE.

"Ce n'est pas tranché, ce n'est qu'une proposition pour l'instant", a déclaré jeudi à l'AFP un diplomate européen.

Selon cette piste qui devait être soumise aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne réunis à partir de jeudi soir à Bruxelles, les banques centrales nationales des dix-sept Etats de la zone euro feraient des prêts bilatéraux pour un montant global de 150 milliards d'euros au FMI tandis que les dix autres pays de l'UE prêteraient 50 milliards supplémentaires.

Une autre source gouvernementale européenne a toutefois affirmé que cette option n'était "pas poursuivie avec la même vigueur que les autres" visant à renforcer les pare-feu européens face à la crise, "car les montants ainsi dégagés seraient insuffisants".

L'idée d'augmenter les ressources du FMI s'est imposée ces dernières semaines face à l'incapacité des Européens à renforcer suffisamment leur fonds de secours censé stopper la propagation de la crise. Le FMI ne dispose en effet plus d'assez d'argent pour venir en aide, s'il le fallait, à une grande économie comme l'Italie.

Mais face à l'hostilité américaine, une augmentation générale des ressources de l'institution financière internationale a été écartée au profit de contributions bilatérales volontaires de pays émergents et européens.

La balle est alors passée dans le camp de la Banque centrale européenne (BCE) : pour contourner l'opposition de l'Allemagne à une intervention accrue de l'institut monétaire de Francfort face à la crise de la dette, l'hypothèse d'un prêt de la BCE au FMI, ou plus exactement des banques centrales nationales de la zone euro qui avec la BCE constituent "l'Eurosystème", a été émise. L'argent serait ensuite reversé sous forme d'aide à des pays comme l'Italie ou l'Espagne.

Casse-tête juridique

Le FMI, tout comme plusieurs capitales européennes, estiment cette option faisable sur le plan juridique. D'autres, comme le directeur de la BCE Mario Draghi l'affirmé aujourd'hui, estiment que cette piste est "légalement très compliquée", soulignant que la BCE n'est pas membre à part entière du FMI.

Cet écueil peut toutefois être contourné en permettant aux banques centrales nationales de la zone euro de faire des prêts bilatéraux au Fonds, comme prévu par la proposition sur la table du sommet de Bruxelles.