Berlin s'oppose toujours à un rôle accru de la BCE

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  422  mots
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L'Allemagne a demandé ce mercredi à l'Europe de s'en tenir à une discipline budgétaire stricte sur fond d'opinions divergentes de responsables européens et de scepticisme des marchés financiers après les décisions prises par les dirigeants européens pour résoudre la crise de la dette dans la zone euro.

La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, ont, dans des discours séparés, montré leur opposition à une intervention décisive de la Banque centrale européenne (BCE) pour empêcher la crise de s'aggraver.

Angela Merkel a exclu d'augmenter la taille du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), au-delà des 500 milliards d'euros acceptés par tous, selon les participants à une réunion à huis-clos mardi au parlement allemand.

Le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, a pourtant déclaré qu'un examen visant à vérifier que la capacité financière du fonds était suffisante serait achevé en mars.

Devant le Bundestag, la chancelière allemande a prôné la patience pour sortir de la crise de la dette. Elle a demandé aux gouvernements de s'en tenir à leur projet d'intégration économique. "Je suis convaincue que si nous avons la patience et l'endurance nécessaires, si nous ne laissons pas les revers nous abattre, si nous avançons systématiquement vers une union budgétaire et de stabilité, si nous parvenons réellement à réaliser l'union économique et monétaire (...), l'Europe ne surmontera pas seulement cette crise, l'Europe sortira de cette crise plus forte qu'elle n'y est entrée." On ne résoudra pas la crise "d'un seul coup", a-t-elle ajouté.

De son côté, Jens Weidmann, voix influente au sein de la BCE, s'est opposé à une augmentation des achats de dette d'Etats de la zone euro en difficulté par la BCE. Son mandat, a-t-il affirmé, l'empêche de procéder à des achats d'obligations illimités et le passé montre que cela risque de déboucher inévitablement sur de l'inflation.

La Bundesbank ne fournira de nouveaux fonds au Fonds monétaire international pour l'aider dans la lutte contre la crise dans la zone euro que si d'autres pays hors d'Europe mettent aussi la main au portefeuille, a-t-il en outre prévenu.

Démission chez les libéraux allemands

La crise de la dette dans la zone euro fait aussi des dégâts au sein même de l'Allemagne : Christian Lindner, 32 ans, numéro deux des libéraux allemands et étoile montante du FDP, a démissionné mercredi, aggravant la crise chez le partenaire de coalition d'Angela Merkel. Le FDP doit annoncer vendredi les résultats d'un référendum interne sur le sauvetage de la zone euro. La participation ne sera probablement pas suffisante pour le valider, ce qui semble être à l'origine de la démission de Christian Lindner.