La BCE alimente généreusement les banques en dollars

Lors du dernier de ses trois appels d'offres en dollars à trois mois programmés, la BCE a alloué 50,7 milliards aux banques.
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Dernier acte de la Banque centrale européenne avant son verdict monétaire de ce jeudi, à l'issue de son dernier conseil de l'année : elle a procédé mercredi à la dernière des trois adjudications en dollars à trois mois promises le 15 septembre par Jean-Claude Trichet, alors président de l'institution. Dans des conditions radicalement différentes des deux précédentes opérations, puisque les six plus puissantes banques centrales du monde avaient préparé le terrain une semaine auparavant en délivrant le véritable électrochoc de l'extension de leurs swaps (échanges) de devises mis en place pendant la crise financière de 2008. Elles avaient annoncé mercredi 30 novembre leur décision concertée de prolonger cet accord jusqu'en février 2013, de l'élargir à toutes les grandes devises autres que le dollar, et d'en réduire les taux de 0,50 %.

Conditions avantageuses

Rien d'étonnant donc, qu'en cette période d'assèchement du crédit que les instituts d'émission cherchent à juguler, la demande ait été importante, alors qu'elle avait été famélique lors des deux premières adjudications en dollars de la BCE. Au total, 50,7 milliards vont être alloués à trente-quatre établissements bancaires demandeurs de billets verts, à un taux fixe de 0,59 %. Les conditions sont beaucoup plus avantageuses que lors de la précédente adjudication le 9 novembre, dont le taux atteignait 1,09 %. Les demandes avaient alors été limitées à 395 millions de dollars. Au chapitre du jour, parallèlement à une probable baisse de son taux directeur à 1 %, la BCE devrait annoncer de nouvelles mesures de liquidités pour les deux premiers trimestres de 2012, en renouvelant son programme d'adjudications à un an à taux fixe en quantités illimités pour fluidifier le système bancaire, sa dernière opération de 2011 devant se dérouler le 20 décembre. Des opérations à deux, voire trois ans, seraient également dans les tuyaux. Mais il y a gros à parier que la BCE fera la sourde oreille à l'appel voilé de l'agence Standard & Poor's à une intervention accrue de sa part sur le marché de la dette, après la mise sous surveillance négative de la note souveraine de quinze des dix sept pays de la zone euro qui ne le sont pas encore. L'accusation de «manque de flexibilité monétaire» lancée par l'un des responsables de S&P au journal Le Monde, pourrait même faire sortir la BCE de sa réserve et marteler, comme Jean-Claude Trichet en son temps, par la voix de son nouveau président Mario Draghi, qu'elle est «farouchement indépendante ».

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Commentaires 4
à écrit le 08/12/2011 à 19:39
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....... de vous re-prêter à 15 pour 100, en toute honnêteté, cela va de soi. Signé : un organisme de crédit qui vous aime.

à écrit le 08/12/2011 à 14:45
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donc les banques vont emprunter à 0.59 % et repréter aux états à 5 à7 % ?

le 08/12/2011 à 16:01
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C'est à peut prés ça, et comme la BCE est "farouchement indépendante" la fête continue.

le 08/12/2011 à 17:51
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"farouchement indépendante". oui, mais de qui ?

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