L'Etat italien se finance toujours au prix fort

Par Isabelle Croizard  |   |  363  mots
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La demande était au rendez-vous mais la détente de taux, constatée la veille, n'a pas été de la même ampleur. Loin s'en faut.

Sur fond d'euro déprimé, elle était attendue comme le dernier événement à haut risque de l'année 2011 : l'adjudication à moyen et long terme du Trésor italien. Comme la veille lors de l'opération de 9 milliards d'euros à six mois, la demande était au rendez-vous, mais la détente des taux servis, qui avaient alors fondus de moitié, a été de nettement moindre ampleur. Certes, les taux à long terme, à échéance de neuf et dix ans, sont restés sous le seuil psychologique des 7%, qui avait été franchi en novembre, mais l'Etat continue à payer un prix exorbitant pour se refinancer.

Le Trésor italien a réussi à placer pour 7 milliards d'euros de titres de sa dette à trois, sept et dix ans, alors qu'il s'était fixé comme objectif de lever entre 5 et 8,5 milliards de titres. Les taux à trois ans sont ressortis à 5,62%, alors qu'ils avaient atteint 7,89% lors de la précédente opération de même maturité le 29 novembre. Pour les titres à dix ans - les BTP échéance mars 2022 -, le taux s'est établi à 6,98% en baisse par rapport au record de 7,56% atteint le 29 novembre. Enfin pour les obligations à neuf ans - échéance septembre 2021 -, dont la dernière adjudication s'était déroulée le 13 octobre, à un moment ou les rendements à long terme n'avait pas encore flambé, le taux s'est envolé à 6,70% contre 5,77%. Le taux de couverture a été de 1,364 pour le papier à trois ans, 1,357 pour les titres à dix ans et 1,579 pour ceux à neuf ans. Le Trésor a enfin adjugé pour 800 millions d'euros de papier à sept ans à taux variable à un rendement de 7,42% contre 4,52% lors d'une opération similaire tenue fin août. Le ratio de couverture s'est inscrit à 1,97 contre 1,7 lors de la dernière émission semblable.

Si le pire des cas de figure redoutés a été épargné à Rome, il n'en reste pas moins qu'un taux de près de 7% payé pour les obligations à dix ans reste très onéreux et intenable pour l'Italie si elle veut continuer à se financer sur les marchés.

De son côté, la Banque centrale européenne ( BCE ) a achèté, comme à son habitude, des obligations italiennes en petites quantités sur le marché secondaire.