Face à un déficit accru, Madrid annonce de nouvelles mesures d'austérité

Par latribune.fr avec agences  |   |  389  mots
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Le nouveau gouvernement espagnol de droite a affirmé ce vendredi que le déficit public du pays se situerait "autour de 8%" du PIB fin 2011. Ce montant, supérieur aux prévisions (6%), pousse le gouvernement à proposer de nouvelles mesures d'austérité budgétaire.

"Nous sommes face à une situation extraordinaire et imprévue" et il faudra donc "prendre des mesures extraordinaires et imprévues", a souligné ce vendredi Soraya Saenz de Santamaria, porte-parole du nouveau gouvernement de Mariano Rajoy. Conformément aux estimations de nombreux économistes, l' Espagne, qui s'était engagée à réduire son déficit public à 6% en 2011, ne tiendra probablement pas son objectif. De 9,3% du PIB en 2010, le déficit se maintiendra aux alentours de 8% en 2011.

Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, qui avait déjà annoncé une coupe budgétaire de 16,5 milliards d'euros en 2012 "pour l'ensemble des administrations publiques" et 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires si le déficit en 2011 atteignait 7% du PIB et non les 6% visés, va donc devoir porter son programme de rigueur de près de 30 milliards d'euros avec cette nouvelle estimation.

Le déficit "est supérieur, de manière très substantielle", "le chiffre (est) beaucoup plus élevé que ce qu'avait communiqué et ce à quoi s'était engagé le gouvernement précédent", a assuré Soraya Saenz de Santamaria, au cours de la conférence de presse à l'issue du conseil des ministres.

Reconduction du gel des salaires des fonctionnaires

Parmi les mesures phares, le gouvernement a annoncé que les les salaires des fonctionnaires seront à nouveau gelés en 2012. Les salaires des fonctionnaires avait subi une baisse de 5% en mai 2010, ordonnée par l'ancien gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, avant d'être gelés en 2011.

Le gouvernement a également ordonné vendredi le non-remplacement des départs des fonctionnaires, sauf dans les secteurs de la santé et de l'éducation, et pour les forces de l'ordre et les inspecteurs des impôts, où un départ sur dix sera pourvu. La porte-parole a souligné cette dernière exception, visant selon elle à "lutter contre la fraude".

Par ailleurs, une augmentation de l'impôt sur le revenu en 2012 et 2013, a été annoncée par la porte-parole de Rajoy. Cette augmentation, dont la mise en place sera progressive, devrait permettre de lever 6 milliards d'euros, selon le gouvernement.

Avec ces mesures, le gouvernement espère économiser 8,9 milliards d'euros. L'enjeu est de rassurer les marchés financiers, inquiets de la santé financière de l' Espagne, qu'ils ont chahutée à plusieurs reprises ces derniers mois, en lui imposant notamment des coûts d'emprunt très élevés.