Taxe sur les transactions financières : Berlin toujours en retrait de Paris

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  388  mots
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Le président français et la chancelière allemande ont affiché, lundi à Berlin, leur accord sur le principe d'une taxe sur les échanges financiers, mais continuent à diverger sur la forme, Paris restant déterminé à forcer l'allure. Les deux dirigeants en ont appelé aussi à la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle renforce l'efficacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

"Ma conviction, c'est que si nous ne montrons pas l'exemple, cela ne se fera pas. L'idée de la France, c'est d'appliquer le projet de directive" de la Commission européenne, a indiqué ce lundi Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse avec Angela Merkel. Cette dernière a jugé qu'il s'agissait "d'une bonne initiative pour passer de la parole à l'acte", mais a répété sa préférence pour une action concertée au niveau européen.

"Côté allemand, le but est d'avoir une déclaration d'intention des ministres des Finances (de l'Union européenne) d'ici début mars" sur une telle taxe. La chancelière a ajouté que "personnellement", elle pouvait "imaginer une telle taxe au niveau de la zone euro" seule, tout en précisant que cette option, qui exclut la City de Londres, n'était pas soutenue par l'ensemble de son gouvernement.

Pour le reste, le couple "Merkozy" a affiché son accord sur la marche à suivre pour tenter d'endiguer une crise de la zone euro toujours plus aigue. La France et l'Allemagne souhaitent ainsi que l'accord européen renforçant la discipline budgétaire, et sur lequel vingt-six des vingt-sept pays de l'UE se sont engagés début décembre, soit signé "pour le 1er mars", a déclaré le président français. Les deux dirigeants sont par ailleurs d'accord pour réfléchir aux moyens "d'accélérer le versement du capital" du futur mécanisme de secours européen (MES).

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont aussi réitéré leur volonté de maintenir la Grèce dans la zone euro, à condition toutefois que le pays mette en oeuvre des réformes budgétaires. La chancelière a jugé "nécessaire" la mise en oeuvre d'un programme de restructuration de la dette grecque mais tenu à rassurer les marchés en affirmant que cette procédure resterait "une exception".

Les deux dirigeants ont aussi indiqué avoir sollicité l'expertise de la Banque centrale européenne pour renforcer l'efficacité du dispositif de secours provisoire FESF, qui peine à convaincre les investisseurs de son efficacité.

Enfin, tous deux ont insisté sur la nécessité d'accompagner les efforts de rigueur budgétaire d'initiatives pour la croissance et l'emploi, qui sont "la priorité" selon Nicolas Sarkozy, et un "deuxième pilier" pour Angela Merkel .