La Grèce fait durer le suspense sur un accord avec ses créanciers

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  612  mots
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Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui seront interrogés ce soir à 20h15 sur France 2 et ZTF, ont mis à nouveau la pression sur la Grèce lors du sommet franco-allemand ce lundi. Ils proposent de placer sur un compte bloqué les intérêts de la dette grecque en attendant que le gouvernement Papademos trouve un accord interne avec la coalition au pouvoir sur les conditions mises par la troika et les créanciers privés à la restructuration de la dette.

Plus le temps passe, plus la Grèce se rapproche d'un défaut de paiement sur les intérêts de sa dette, faute d'accord interne au sein de la coalition gouvernementale sur les contreparties exigées par les créanciers puiblics et privés. L'Europe a remis une couche de pression lundi matin sur le gouvernement Papademos, qui n'a pas tenu son engagement formulé ce week-end de conclure les négociations en cours avec la troika BCE-FMI/Union européenne. Les discussions entre la Grèce et ses créanciers pour éviter au pays le défaut de paiement au pays en mars sont "déjà au-delà des délais" prévus, a averti lundi matin Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, ajoutant que "la balle est dans le camp des autorités grecques à ce stade".

Au cours d'un sommet franco-allemand à Paris, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui s'exprimeront ce soir lors d'un entretien croisés sur les chaines de télévision France 2 et ZTF, ont  pressé les responsables politiques grecs d'accepter les conditions du nouveau plan d'aide afin que la situation du pays soit réglée "une bonne fois pour toutes". La Grèce doit "conclure" les négociations sur sa survie financière, ont affirmé lundi le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.

Le couple franco-allemand a par ailleurs proposé que les intérêts de la dette grecque soient bloqués sur un compte. "Je suis favorable à l'idée selon laquelle les intérêts de la dette grecque soient versés sur un compte bloqué pour être sûr que cet argent sera durablement disponible", a expliqué Mme Merkel. "Les Grecs ont pris des engagements, ils doivent les respecter scrupuleusement, il n'y a pas le choix, le temps presse, c'est une affaire de jours, maintenant il faut conclure. C'est un message sans ambiguïtés et très confiant adressé" à la Grèce , a déclaré M. Sarkozy lors d'une conférence de presse commune à Paris.  "Il ne peut y avoir de nouveau programme" d'aide financière à la Grèce "si elle ne conclut pas avec la troïka" des créanciers publics d'Athènes, réunissant la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, a confirmé la chancelière, à l'issue d'une conseil des ministres franco-allemand.

La Grèce est engagée dans une double négociation, à la fois avec ses créanciers privés, essentiellement des banques, pour qu'ils effacent une part substantielle de la dette grecque qu'ils détiennent, mais aussi avec cette troïka afin qu'elle octroie un nouveau prêt à la Grèce . Les Européens et le FMI demandent comme condition préalable que l'accord soit scellé avec les banques et que le gouvernement grec engage de nouvelles réformes et mesures d'austérité. Athènes a un besoin vital d'une nouvelle aide pour éviter la faillite dès le mois de mars.
"Je ne comprends pas très bien l'intérêt qu'il y aurait à laisser passer encore du temps, le temps presse", a estimé Mme Merkel.

"Jamais nous n'avons été aussi proches d'un accord", a assuré Nicolas Sarkozy, "c'est une affaire de jours" et "nous n'imaginons pas qu'il n'y ait pas d'accord". Mais "maintenant il faut conclure", a-t-il insisté. Angela Merkel a aussi repoussé l'hypothèse d'une sortie d'Athènes de la zone euro. "Nous voulons que la Grèce reste dans l'euro", a-t-elle martelé. Concernant toutes les demandes faites par elle et M. Sarkozy, la chancelière a toutefois ajouté: "nous n'entendons pas déroger à cette position".