Gary Kasparov en tête d'une manifestation anti-Poutine à Saint-Pétersbourg

Par latribune.fr avec AFP  |   |  393  mots
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Des milliers de Russes manifestaient samedi à Saint-Pétersbourg, scandant "La Russie sans Poutine!", à l'appel de leaders d'opposition, dont le champion d'échecs Garry Kasparov, qui ont promis une mobilisation massive après la présidentielle du 4 mars.

Une colonne d'entre deux et trois mille personnes, selon une estimation d'une correspondante de l'AFP sur place, marchait en début d'après-midi dans le centre-ville vers la Place Koniouschennaia où doit avoir lieu un rassemblement. M. Kasparov, l'ex-champion du monde d'échecs engagé depuis plusieurs années dans l'opposition libérale en Russie, ainsi que Sergueï Oudaltsov, un leader d'extrême-gauche, et l'avocat Alexeï Navalny, leader charismatique, nationaliste et pourfendeur de la corruption, étaient en tête de cortège. Des hélicoptères survolaient le centre-ville à basse altitude durant la marche. Lors d'une conférence de presse avant la manifestation, les trois leaders ont appelé à voter contre M. Poutine à la présidentielle, à laquelle l'ex-agent du KGB pourrait l'emporter dès le premier tour. "S'il y a de nouveau des fraudes, nous devons mener une bataille décisive après le 4 mars", a lancé M. Oudaltsov.

Dans la marche samedi, des nationalistes constituaient une colonne distincte de plusieurs centaines d'hommes, dont certains brandissaient des drapeaux tsaristes ou avaient le visage masqué de noir. "Les Russes contre Poutine", disait une banderole en tête de cette colonne, dont certains membres faisaient par moment le salut nazi, selon la correspondante de l'AFP.

Une contestation sans précédent

La contestation sans précédent apparue en Russie après les législatives de décembre entachées par des fraudes selon l'opposition et des observateurs de l'OSCE, a rassemblé une coalition disparate de libéraux, militants d'extrême-gauche, nationalistes, et de personnalités de la culture ou des médias. "Je veux une vraie démocratie dans un pays juste, et non une dictature avec le FSB", les services de sécurité russe, a déclaré à l'AFP Anna Pavlova, 50 ans, qui manifestait samedi. "Nous avons besoin de changements dans le pays, pour que les gens travaillent honnêtement, et paient leurs impôts et que cet argent n'aille pas aux palais de Poutine mais par exemple pour les vieillards", a dit de son côté Kristina, 28 ans, qui compte voter pour le candidat communiste Guennadi Ziouganov, non parce qu'elle partage ses opinions mais "parce qu'il a promis un gouvernement de coalition".

Avec 15% d'intentions de vote contre environ 60% dans les sondages en faveur de M. Poutine, M. Ziouganov, dont le parti est le premier parti d'opposition parlementaire, n'a cependant pas de chances d'être élu.