Les cinq raisons qui pourraient empêcher le Portugal de revenir sur les marchés en 2013

Par latribune.fr  |   |  479  mots
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Le FMI attend du Portugal que le pays revienne sur les marchés en 2013. Mais même si Lisbonne n'est pas dans la même situation que la Grèce, son retour sur les marchés pourrait être difficile.

Qu'est-ce qui pourrait freiner le retour du Portugal sur les marchés, prévu par le FMI pour 2013 ? 

1. L?austérité.

C?est la principale raison, la plus évidente. L?absence de croissance pourrait conduire le gouvernement portugais à couper encore dans les dépenses publiques pour faire baisser le déficit. Ce qui anihilerait tout potentiel de croissance, ferait baisser les revenus de l?Etat et alimenterait une dette déjà énorme. Les prévisions du FMI s?élèvent à 115% du PIB en 2013, sans compter d?éventuelles coupes supplémentaires. Un ratio meilleur que celui de la Grèce, mais toujours très élevé. Le Produit intérieur brut (PIB) du Portugal s'est contracté de 1,6% en 2011 et de 1,3% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, selon des données définitives publiées vendredi par l'Institut national des statistiques (Ine) révélées ce vendredi.

2. Les dettes des régions.

Les régions, gouffres financiers pour l?Espagne, sont l?épée de Damoclès du pays. La Catalogne, ou encore l?Andalousie, et beaucoup de villes présentent un endettement problématique. Depuis le début de la crise, leur ratio d'endettement a considérablement augmenté et représente désormais une part importante du total de la dette du pays.

3. La récession européenne.

L?avenir des pays européens est plutôt nuageux, et celui du Portugal est intimement lié à celui de ses voisins de la zone euro. La récession et les plans d?austérités mis en place à l?échelle du continent sont de véritables menaces pour la croissance. Et les pays les plus faibles, dont fait partie le Portugal, en souffriraient d?autant plus.

4. La subordination de la BCE.

Dans le cas de la Grèce, les obligations souveraines levées par la Banque centrale européenne sont protégées -pour l'instant- d?une décote. Cela pourrait effrayer les investisseurs privés qui penseraient à investir au Portugal et ne voudraient pas sublir le même sort que ceux qui ont investi sur les obligations grecques.

5. Pas d?évènement de crédit.

Même si la Grèce a mis en place une restructuration « volontaire » de sa dette, l?évènement de crédit n?a pas encore été proclamé. Et tant qu?il n?est pas reconnu, les CDS perdent de leur utilité. Sans ces protections, pourquoi les investisseurs prendraient un risque pour investir au Portugal ?

Bref, le chemin est semé d'embûches pour le Portugal, qui doit à la fois réussir à imposer des réformes structurelles solides et profondes, et éviter les mouvements spéculatifs. Les regards se tourneront peut-être davantage sur le pays une fois que le feuilleton grec sera mis entre parenthèses.

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