« En Algérie, les décideurs bloquent le développement économique du pays »

Par propos recueillis par Hamid Guemache, à Alger  |   |  260  mots
Issad Rebrab, président de Cevital, premier groupe privé algérien/AFP
Issad Rebrab, président de Cevital, premier groupe privé algérien en termes de chiffre d'affaires (agroalimentaire, automobile, construction, grande distribution), dénonce le blocage de ses projets.

Les chefs d'entreprises insistent sur l'urgence de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures. Vous avez initié plusieurs projets, dont celui de Cap 2015 près d'Alger (investissements dans la sidérurgie, l'automobile, la construction navale, l'aluminium autour d'un port en eaux profondes), qui n'ont pas connu de concrétisation. Pourquoi ?

Le projet Cap 2015 est bloqué. On n'en comprend pas la raison. Pourtant, ce projet structurant peut créer un million d'emplois et dégager plus de 35 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures. Il a été adressé au plus haut niveau de l'Etat, mais il est bloqué. Certains disent que ce refus est lié à des problèmes régionaux. Ils (les pouvoirs publics, ndlr) ne veulent pas développer la région de Cap Djinet (à 50 km à l'est d'Alger, ndlr). Pourquoi ? Cette région ne fait-elle pas partie de l'Algérie ? En plus, nos projets dans la sidérurgie à Bellara (est du pays) et dans la banque avec la Caisse d'Epargne française et la Société financière n'ont pas reçu d'autorisation de la part du gouvernement.

Des solutions existent donc pour diversifier l'économie et réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures....

Des solutions existent. Le grand problème c'est que les décideurs bloquent le développement économique du pays. Ce n'est ni l'argent, ni les opportunités, ni les opérateurs qui manquent. Aujourd'hui, nous n'avons aucun problème pour être très compétitif à l'international, ni pour diversifier notre économie et sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.