Le patronat algérien propose 50 mesures pour libéraliser l'économie du pays

Les entrepreneurs algériens veulent réduire la trop étroite dépendance de l'économie algérienne à la rente pétrolière gérée par l'Etat, une nécessaire diversification liée à la décroissance de cette rente à l'horizon 2020.
Le site de Krechba cogéré par la compagnie algérienne Sonatrach dans le désert du Sahara/Bloomberg

Les chefs d'entreprises algériens multiplient les propositions pour relancer l'économie locale et réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE), la plus importante organisation patronale du pays, a annoncé jeudi, 50 mesures pour un nouveau pacte de croissance économique.

Parmi ces mesures figurent l'abandon de l'application systématique de la règle dite 49/51 sur l'investissement étranger qui oblige les intérêts algériens à prendre la majorité dans tout projet impliquant des étrangers, l'ouverture de manière effective de tous les secteurs aux investisseurs locaux, le retour au week-end universel (samedi-dimanche) au lieu de vendredi-samedi actuellement, le rétablissement de la liberté totale d'investir....

Des secteurs fermés aux investisseurs locaux sans justification

"L'investissement est libre et n'est pas soumis à aucune autorisation ou agrément", prône le FCE qui demande au gouvernement de définir les secteurs dits stratégiques où la règle 49/51 sera appliquée. Des secteurs comme le ciment, la banque, les hydrocarbures et les télécoms sont quasiment fermés aux investisseurs locaux, sans aucune justification. Une opacité totale règne dans la gestion des investissements en Algérie. Aussi, les investisseurs locaux et étrangers doivent obtenir l'accord du Conseil national de l'investissement (CNI) pour tout investissement supérieur à cinq millions d'euros. Cette condition dénoncée par les patrons algériens et étrangers a "bureaucratisé" l'acte d'investir.

Les hydrocarbures représentent 98% des recettes en devises

Les 50 mesures du FCE visent à relancer l'industrie locale dont la part dans le PIB a chuté de 20% à 5% en 20 ans et à rendre l'économie algérienne moins dépendante des hydrocarbures qui représentent 98% des recettes en devises de l'Algérie, en plaçant l'entreprise privée au c?ur de la nouvelle politique économique, selon Réda Hamiani, président de l'organisation patronale. Ce dernier dénonce les aides massives octroyées par le gouvernement à un secteur public en faillite et la marginalisation du secteur privé. "Jusqu'à présent, le moteur de la croissance a été porté par la dépense publique. Or, les pays qui ont réussi comme la Turquie ou le Brésil, on fait confiance au secteur privé", affirme M. Hamiani.


Comme les patrons, les économistes insistent sur l'urgence pour l'Algérie de diversifier son économie. "La rente pétrolière va commencer à diminuer à partir de 2020. Aujourd'hui, c'est le moment de commencer à investir une bonne partie de cette rente pour assurer la transition énergétique qui interviendra entre 2025 et 2030", affirme l'ancien PDG du groupe pétrolier public Sonatrach, Abdelmadjid Attar. Les propositions du patronat et les avertissements des économistes n'ont pas fait réagir le régime qui favorise la dépense publique pour maintenir la paix sociale.

Lire l'interview de Issad Rebrab, président de Cevital, premier groupe privé algérien en termes de chiffre d'affaires (agroalimentaire, automobile, construction, grande distribution),

Commentaire 1
à écrit le 20/03/2012 à 12:56
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!! inch allah dieu y pourvoira !!

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