Alger ne souhaite pas laisser passer une telle opportunité énergétique. Le gouvernement algérien veut exploiter ses gisements de gaz de schiste. Et ce d'autant que, selon le ministre algérien de l?Energie et des Mines, Youcef Yousfi, les réserves de gaz non conventionnel sont aussi importantes que celles des Etats-Unis. "Les résultats préliminaires de notre évaluation du potentiel de gaz non conventionnels et notamment de gaz de schistes indiquent que le potentiel est au moins comparable aux plus importants gisements américains", a déclaré ce lundi Youcef Yousfi.
Il a annoncé que la révision de la loi sur les hydrocarbures visait notamment à introduire la réglementation nécessaire pour exploiter le gaz non conventionnel, devenu une nécessité pour permettre à l?Algérie de satisfaire la demande locale et d?assurer son indépendance énergétique à l?horizon 2050. D?autant que la production des gisements de gaz conventionnels devrait commencer à décliner à partir de 2030, selon les experts. L?Algérie pourrait commencer à importer du pétrole à partir de 2020 et du gaz à partir de 2030 pour satisfaire la demande locale. Mais aussi pour assurer une rente suffisante pour continuer à financer le développement du pays, a-t-il expliqué.
Rareté de l'eau
Pour l?ancien PDG du groupe pétrolier public Sonatrach, Abdelmadjid Attar, l?Algérie doit investir sa rente pétrolière pour assurer sa transition énergétique vers les énergies renouvelables et le gaz non conventionnel. « Les États-Unis produisent 49 % de leur gaz à partir des gaz de schiste. L?Algérie est très riche en gaz de schiste. Tous les experts le disent. Mais l?exploitation de cette ressource nécessite d?importants investissements. Il faut des milliers de puits. Un système d?exploitation différent. Il faut entamer le travail maintenant pour commencer à produire vers 2025 », a-t-il fait observer.
Pour exploiter ses gisements de gaz de schiste, l?Algérie fera appel aux majors pétroliers. Le groupe pétrolier public algérien Sonatrach avait signé le 28 avril 2011 un accord avec l?talien ENI en vue d?explorer et de développer les hydrocarbures non-conventionnels en Algérie. Les groupes français Total et britannique BP sont également intéressés par le gaz de schiste algérien, dont l?exploitation ne sera pas facile. L?Algérie est confrontée au manque d?entreprises de sous-traitance pour le forage des puits et à la rareté de l?eau. L?Algérie est en effet un pays semi-aride, qui peine à alimenter convenablement les populations en eau potable.
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