Le retrait d'Afghanistan au coeur des discussions du sommet de l'OTAN

Par latribune.fr  |   |  748  mots
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Le sommet de l'Otan réunit lundi l'ensemble des pays, des Etats-Unis au Luxembourg, ayant dépêché des soldats en Afghanistan afin d'envisager quelles seront les missions de la coalition au delà de 2014 et du départ des troupes. François Hollande s'est dit satisfait de l'accueil réservé par ses alliés à sa décision de retirer les troupes françaises dès fin 2012.

Unité. C'est le maître-mot du sommet de l'OTAN, qui se poursuit ce lundi à Chicago et qui réunit une cinquantaine de dirigeants autour de Barack Obama. Le président américain a tenu a rappeler la "détermination" de tous à "achever la mission" malgré l'impopularité du conflit afghan. Ce message d'unité a été martelé dimanche, chacun prenant soin de relativiser l'impact de la décision du nouveau président français, François Hollande, de retirer les troupes combattantes à la fin 2012, soit deux ans avant le terme fixé par l'Otan en 2010.

Le général américain John Allen, commandant des forces de l'Otan en Afghanistan (Isaf), a affirmé que ce retrait n'entraînera "pas de dégradation de la sécurité" dans la région de Kapisa (est) qui était sous contrôle français.

La priorité de l'Otan est désormais de s'assurer de laisser un Afghanistan stabilisé, à défaut d'être prospère et sûr, dont l'armée soit en mesure de prévenir un retour des talibans au pouvoir. Pour cela, les alliés doivent s'engager à poursuivre les missions de formation et de conseils, et à garantir les besoins de financement des forces de sécurité pour un coût de 4,1 milliards de dollars par an à partir de 2015. Les Etats-Unis devraient y contribuer à hauteur de plus de la moitié et l'Etat afghan pour 500 millions, ce qui laisse environ 1,3 milliard à se répartir entre les autres. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué dimanche avoir "bon espoir" que les objectifs soient atteints. François Hollande s'est également engagé à participer à ces missions de formation.

Débat sur la réouverture des routes pakistanaises aux convois de l'OTAN

Autre point de contentieux, la question de la réouverture des routes pakistanaises aux convois de l'Otan, qui bloque en raison du péage exigé par Islamabad, jugé "inacceptable" par les Etats-Unis. Une cinquantaine de pays sont actuellement présents en Afghanistan (Isaf) avec des moyens très inégaux. 90.000 des 130.000 soldats sont Américains, 9.500 Britanniques et 4.700 Allemands tandis que la Mongolie, Tonga, l'Autriche ou le Luxembourg ont envoyé quelques dizaines de personnes. Certains pays, comme le Canada ou les Pays-Bas, n'ont plus de forces de combat.

Le sommet se terminera en début d'après-midi après avoir placé Chicago, la ville de Barack Obama, sous haute sécurité pendant plusieurs jours. Des manifestations d'ampleur modérée ont rassemblé quelques milliers de personnes à l'appel d'associations pacifistes ou anti-capitalistes.

Hollande satisfait de l'accueil du retrait anticipé de la France par ses alliés

Le président français François Hollande s'est dit satisfait dimanche soir de l'accueil réservé par ses alliés de l'Otan à sa décision de retirer les troupes combattantes françaises d'Afghanistan avant fin 2012, estimant avoir trouvé un "accord" avec eux. "Les troupes combattantes seront retirées d'Afghanistan d'ici la fin de l'année. En 2013, demeureront uniquement des formateurs pour les forces de police et pour les cadres de l'armée afghane, et ça se fera dans le cadre de l'opération de l'Isaf (Force internationale d'assistance et de sécurité)", a-t-il dit. "Sur ces principes-là, nous avons pu trouver un accord", s'est réjoui M. Hollande.

"Nous avons veillé à ce que la position de la France soit pleinement respectée et appliquée et, en même temps, j'ai veillé à ce que nos alliés comprennent bien le sens de cette opération. Je l'ai montré en faisant en sorte qu'il puisse y avoir des actions qui demeurent dans le cadre de l'Isaf", a-t-il poursuivi devant la presse. "Je m'en étais ouvert avec le président Barack Obama et j'avais, avec mes interlocuteurs, indiqué que ce point-là n'était pas négociable parce que c'était la souveraineté française, et chacun l'a bien compris", a insisté le président français.

Le président français a reçu le soutien du général américain Hoe Allen, le commandant des forces de l'Otan en Afghanistan. "Il n'y aura pas de dégradation de la sécurité", a-t-il expliqué. Néanmoins, l'OTAN attend des précisions sur le mode opératoire du retrait français, puisque le contingent tricolore compte 3.500 hommes sur les 130.000 militaires de l'Otan présents dans le pays. Toutefois, la majorité des soldats français sont déployés dans la province de Kapisa, à l'est de Kaboul, dont la sécurité est en voie de transfert aux autorités afghanes.