Une entreprise européenne sur cinq envisagerait de quitter la Chine

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  427  mots
Copyright AFP - 22% des entreprises européennes implantées en Chine envisageraient de retirer leurs investissements de ce pays
22% des entreprises européennes implantées en Chine envisageraient de retirer leurs investissements de ce pays. Les raisons : une hausse du coût du travail et un cadre réglementaire peu fiable.

La Chine ne fait plus rêver les entrepreneurs européens. Plus d'une entreprise européenne sur cinq (22%) implantée en Chine envisage de retirer ses investissements de ce pays pour se diriger vers d'autres marchés émergents à cause d'un coût du travail en hausse et d'un cadre juridique incertain, selon une enquête de la Chambre de commerce européenne en Chine publiée ce mardi. "La Chine devient un marché stratégique de plus en plus important pour les entreprises européennes, mais une proportion significative pourrait réorienter ses investissements et quitter la Chine, de plus en plus onéreuse, pour d'autres pays", selon l'nquête à laquelle ont répondu 557 entreprises membres.

Seules 36% des entreprises projettent une évolution favorable de leur profitabilité

Alors que 78% de ces sociétés se disent optimistes quant à une croissance de leurs opérations en Chine au cours des deux années qui viennent, seules 36% tablent sur une évolution favorable de leur profitabilité, d'après l'enquête. Pour grandir en Chine, 52% des entreprises prévoient une expansion vers des régions de Chine où elles ne sont pas encore implantées, notamment dans l'intérieur du pays où les salaires sont plus faibles et où certaines provinces accordent des mesures incitatives aux entreprises étrangères.

Les trois principales inquiétudes des entreprises européennes en Chine sont le ralentissement économique du pays, pour 65% d'entre elles, l'augmentation du coût du travail (63%), et le ralentissement économique mondial (62%), selon l'enquête. Concernant l'évolution du coût du travail, 59% des entreprises interrogées se disent pessimistes pour le proche avenir, une proportion qui monte à 75% pour celles implantées dans le delta de la Rivière des Perles (le triangle délimité par Canton, Hong-Kong et Macao) dans le Sud du pays.

Obstacles réglementaires et hausse des coûts

"Lorsque nous regardons le cadre réglementaire, nous constatons que peu de progrès ont été réalisés", a déploré le président de la Chambre, Davide Cucino, à l'occasion de la présentation de l'enquête à la presse. "Une entreprise sur deux manque des occasions (sur le marché chinois) à cause d'obstacles réglementaires" qui favorisent les entreprises chinoises, a-t-il ajouté. Alors que les coûts augmentent, "nous devons au moins pouvoir opérer dans un environnement suffisamment équitable du point de vue de la concurrence, mais la plupart des entreprises pensent qu'il ne l'est pas, et il y a d'autres marchés qui s'ouvrent à travers le monde", a insisté le président de la Chambre de commerce européenne.