"La Turquie doit cesser d'accepter les exportations non autorisées de pétrole", a dit Ali Dabbagh dans un communiqué, estimant que "l'exportation de pétrole du Kurdistan vers la Turquie est illégale".
"Cette question va affecter les relations entre nos deux pays et notamment nos relations économiques qui seront mises en péril", a-t-il prévenu.
"Ce pétrole appartient à tous les Irakiens. Il doit être exporté par le gouvernement fédéral, qui représente tous les Irakiens, et les revenus qu'il génère doivent également aller" à ce gouvernement, a enfin noté M. Dabbagh.
Large autonomie
La semaine dernière, le Kurdistan, qui jouit d'une large autonomie par rapport à Bagdad, avait annoncé avoir commencé à exporter du pétrole brut vers la Turquie, provoquant la fureur du gouvernement irakien.
Le brut est envoyé vers la Turquie, y est raffiné, puis acheminé de nouveau vers le Kurdistan sous forme de produits pétroliers (essence, gaz, huile...).
Le pétrole est au centre d'un conflit entre Bagdad et le Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak, depuis plusieurs mois. Le Kurdistan accuse Bagdad de ne pas le livrer en produits pétroliers, ce que le ministère irakien du Pétrole dément.
L'affaire al-Hachemi
Par ailleurs, les relations entre Ankara et Bagdad, qui étaient allées en s'améliorant ces dernières années, ont connu un sérieux coup de froid depuis décembre, en raison du refus de la Turquie d'extrader le vice-président irakien Tarek al-Hachémi, qui y aurait trouvé refuge. M. Hachémi est actuellement jugé par contumace devant un tribunal de Bagdad pour avoir, selon la justice irakienne, commandité des assassinats.