Ce samedi était la dernière journée qu'avaient les Américains pour se retirer d'Irak

Le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, a déclaré samedi que la fin du retrait des troupes américaines marquait l'aube d'une ère nouvelle en Irak.
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Lors d'une cérémonie encadrée par des mesures de sécurité draconiennes et tenue en l'absence de certains de ses adversaires politiques, Maliki a estimé que ce 31 décembre était "un grand jour pour l'Irak. C'est une fête pour tous les Irakiens. C'est l'aube d'une ère nouvelle en Mésopotamie(...). Votre pays est libre".

Maliki a assuré qu'il oeuvrerait au maintien des libertés et "respecterait la diversité politique, intellectuelle et religieuse".

Un peu plus tôt, des milliers d'Irakiens avaient reçu sur leurs téléphones portables un texto signé "AL MALIKI" en lettres capitales.

"Nous tous, pour l'Irak(...), Gloire au peuple", lisait-on. "Je vous félicite, vous et notre fier peuple irakien, en ce grand jour de son histoire(...). Tout mon amour et mon respect à vous et à vos familles. Votre frère, Nouri al Maliki".

La journée de samedi était la dernière journée qu'avaient les troupes américaines pour se retirer d'Irak, en vertu d'un accord conclu en 2008 par le président américain d'alors, George Bush, et les autorités irakiennes.

"Je proclame ce jour, le 31 décembre, date à laquelle le retrait des troupes étrangères d'Irak est achevé, jour de fête nationale", a dit Maliki dans un discours retransmis par la télévision, avec à ses côtés des responsables de la sécurité en uniforme.

BOYCOTT

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la cérémonie présidée par Maliki dans une salle de sports de la capitale Bagdad d'ordinaire utilisée pour des matches de basket et de volley. Iyad Allaoui, chef du bloc politique interconfessionnel Irakia, n'était pas présent, pas plus qu'Oussama al Noudjaïfi, président sunnite du parlement, et d'autres députés sunnites.

Plusieurs centaines de militaires et d'agents de police avaient pris position autour des lieux de la cérémonie, que survolaient des hélicoptères de l'armée. Des tireurs d'élite avaient pris position dans les bâtiments environnants et des chiens participaient au contrôle des participants, aux points d'entrée.

Le 18 décembre, Maliki a réclamé l'arrestation du vice-président irakien, le sunnite Tarek al Hachémi, menaçant la fragile coalition de sunnites, chiites et kurdes qu'il dirige.

L'intervention de Maliki contre Hachémi, accusé de diriger des escadrons de la mort, et la demande qu'a adressée le Premier ministre au parlement pour qu'il destitue le vice-Premier ministre Saleh al Moutlak, autre dirigeant sunnite, laissent craindre une nouvelle flambée de violences intercommunautaires en Irak.

Irakia, bloc soutenu par la minorité sunnite, a annoncé qu'il boycottait dorénavant les travaux du parlement.

Eric Faye pour le service français

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