La FAO craint une crise alimentaire mondiale

Par latribune.fr  |   |  437  mots
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La FAO a demandé aux États-Unis de suspendre sa législation sur les quotas de bioéthanol produit à partir de maïs afin de prévenir un risque de crise alimentaire mondiale.

José Graziano da Silva, directeur général de la FAO craint une nouvelle crise alimentaire mondiale. Il a demandé aux États-Unis de suspendre leur législation qui impose des quotas de bioéthanol dans les carburants dans une tribune publiée vendredi dans le Financial Times. Le carburant produit à base de maïs ou de colza, est accusé depuis des années de faire monter les prix des denrées alimentaires. Mais c'est la première fois que l'organisme onusien chargé des questions d'agriculture et d'alimentation prend aussi fermement position. Pour le moment, le directeur général de la FAO qualifie la situation de "précaire", mais il craint une véritable situation de crise alimentaire pour la fin de l'année si rien n'est fait.

Un répit pour les marchés

Pour José Graziano da Silva, une suspension "immédiate" de cette législation "apporterait un répit sur les marchés et permettrait que plus de récoltes soient utilisées pour l'alimentation animale et humaine." Les observateurs craignent en outre une nouvelle révision à la baisse des estimations de production agricole, particulièrement de maïs, lors de la publication vendredi du rapport du Département américain de l'Agriculture (USDA) sur l'offre et la demande mondiales. Le prix du maïs a déjà fait un bond de 50% depuis juin du fait de la sécheresse aux États-Unis et ont presque atteint leur record historique hier.

Sécheresse historique aux États-Unis

Selon un document publié mercredi par l'Agence américaine océanique et atmosphérique, les Etats-Unis ont connu le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré dans le pays depuis le début des relevés météorologiques en 1895, avec une sécheresse s'étendant sur 63% du territoire continental. Si bien que selon le dernier relevé sur l'état des cultures aux Etats-Unis publié lundi soir par l'USDA la moitié de la future récolte serait déjà perdue.

La France et la Chine mettent en cause cette législation

Un groupe de 20 pays, dont la France, l'Inde et la Chine, on déjà exprimé leur réserve au sujet de cette législation. Elle a en effet pour objectif d'allouer 40% de la production américaine de maïs à la production de bioéthanol.

Une mesure insuffisante

Mais les experts craignent que la simple suspension de cette législation ne suffise pas à enrayer la montée des prix. Les raffineurs ont en effet besoin, quoiqu'il arrive, de quantités d'éthanol très importantes s'ils veulent respecter les normes environnementales fixées par Washington pour leurs carburants.