L'Australie pâtit du moindre appétit chinois

Par Robert Jules  |   |  290  mots
Gina Rinehart, la femme la plus riche du monde grâce à ses mines, aidant sur la photo le ministre australien des Ressources naturelles, Martin Ferguson, met en garde sur le fait que les investissements dans le secteur risquent de ralentir fortement. Copyright Reuters
L'économie australienne après 21 années de croissance continue reste solide mais le ralentissement de l'activité en Chine, son principal client, pèse sur ses exportations de matières premières.

Avec un taux de croissance de 3,7% au deuxième trimestre sur un glissant, l'Australie a de quoi faire pâlir d'envie les pays européens. Pourtant, ce chiffre fait part d'une inflexion puisque par rapport au trimestre précédent, il n'affiche qu'une progression de 0,6% là où les analystes attendaient + 0,8%.

La cause principale est à chercher chez le géant voisin : la Chine. L'Australie - et ses compagnies comme BHP Billiton ou Rio Tinto - a en effet profité de la révolution industrielle et urbaine du pays, qui a nécessité en particulier une forte consommation d'acier, de charbon, de gaz et de métaux, en fournissant grâce à la richesse de son sous-sol, ses ports en eaux profondes et sa proximité géographique tout ce dont l'ex-Empire du milieu avait besoin.

Vers l'arrêt de l'extraction du minerai de fer?

Le mois dernier, le patron de BHP Billiton a annoncé qu'il différait un investissement de 33 milliards de dollars sur son site d'Olympic Dam pour augmenter sa production de cuivre, d'uranium et d'or.

La femme la plus riche du monde, avec une fortune évaluée à 19,3 milliards de dollars, l'australienne Gina Rinehart, a de son côté averti qu'en raison de la hausse des coûts et des risques élevés pour investir notamment en raison de la baisse des prix des matières premières, certains groupes miniers, dont le sien, pourraient abandonner l'extraction de minerai de fer, le produit de base pour la fabrication de l'acier, dont la Chine est le premier producteur.

"L'Australie est en train de devenir un pays trop cher et pas assez compétitif pour exercer une activité dépendante des exportations", a-t-elle déclaré, en soulignant que cela devrait décourager les investissements.