Alerte à la récession en Australie

Selon les experts de la Deutsche Bank, premier établissement bancaire allemand, l'Australie pourrait traverser une période de récession à l'orée de 2013. Une hypothèse pessimiste qui s'explique par le déclin de son marché des matières premières.
Le ralentissement de l'activité minière pourrait nuire considérablement à la croissance australienne. Copyright Reuters

Le verdict est sévère mais justifié. Mardi, les économistes de la Deutsche Bank ont prévenu l'Australie que l'année 2013 signerait l'entrée de son économie en récession, rapporte le Wall Street Journal. Loin d'elle l'idée de jouer les oiseaux de mauvais augure, la banque allemande met en avant la détérioration des termes de l'échange du pays océanique, soit la différence entre le prix de ses exportations et le prix de ses importations. Selon les estimations du bureau australien de la Deutsche Bank, le déficit devrait se creuser d'au moins 15% pour l'année 2012. «En cinquante ans, un tel déclin n'a été constaté que cinq fois. Et trois fois sur cinq, l'économie australienne est entrée en récession», explique Adam Boyton, l'économiste en chef de la Deutsche Bank en Australie.

L'exploitation des ressources naturelles au ralenti

L'effondrement des recettes australiennes générées par les exportations s'explique par le ralentissement de l'activité minière du pays. Abondants, les gisements de minerais avaient permis jusqu'ici à l'Australie d'atténuer les effets de la crise mondiale sur son économie. Mais aujourd'hui, le recul de la croissance de la Chine, premier partenaire commercial du pays océanique, a nettement contribué à la chute du cours des matières minérales. Le charbon par exemple, jusqu'ici très demandé par les Chinois pour alimenter leurs centrales électriques, a perdu 18% de sa valeur depuis le début de l'année. De même, le fer, plébiscité par l'Empire du milieu pour ériger ses buildings, a atteint son plus bas niveau de prix depuis deux ans et demi.

Dans la foulée, le recul de la demande chinoise en minerais a entraîné des licenciements massifs dans les entreprises minières et un recul des dépenses en équipements. Les chantiers sont quant à eux suspendus et les projets, définitivement annulés. Très vite, le gouvernement a néanmoins pris des mesures exceptionnelles pour relancer l'industrie. 500 milliards de dollars australiens (420 milliards d'euros) seront débloqués entre 2012 et 2017 pour soutenir les projets d'exploitation minière. Mais certains analystes craignent que la somme soit encore insuffisante pour faire baisser le cours des minerais ou que les régulateurs n'accordent pas leur feu vert aux chantiers.

L'optimisme demeure

En dépits de ces données maussades, la Reserve bank of Australia (RBA) a réaffirmé sa confiance envers la croissance du pays. Pour l'année 2013, l'institution a maintenu sa prévision d'une hausse de 3% du PIB. Pour se justifier, la RBA a affirmé dans un communiqué qu'elle prévoit un pic des investissements pour le secteur des mines aux alentours de 2013-2014. L'optimisme est même un peu plus soutenu du côté du Fonds monétaire international (FMI), qui table sur une croissance à 3,5%.

La monnaie australienne semble d'ailleurs confirmer la bonne santé de l'économie du pays. Depuis le mois de juin, le dollar australien a bondi de 7,7% de sa valeur et son ratio avec le dollar américain n'a jamais été aussi faible. Si certains experts craignent une surchauffe, la RBA reste optimiste. Elle a indiqué mardi qu'elle n'abaisserait pas son taux directeur de 3,5%, l'un des plus élevés des pays développés.

Commentaires 2
à écrit le 22/08/2012 à 14:35
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Si l 'Australie vend moins de charbon, de fer et d'autres minerais , c'est une bonne nouvelle, car cela préserve ses ressources naturelles. L 'Australie devrait donc développer plutôt ses industries mécaniques ou autres.

à écrit le 22/08/2012 à 8:51
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Ils ont confondu l'Australie et le Brésil !

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