Aucun risque d'inflation en zone euro selon un membre de la BCE

Par latribune.fr avec AFP  |   |  456  mots
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Selon Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, l'inflation en zone euro devrait repasser sous les 2% l'année prochaine. Il milite toutefois pour la plus grande prudence, les marchés financiers faisant preuve, à ses yeux, "d'un calme trompeur".

Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE,  estime qu'il n'y aucun risque d'inflation en zone euro en dépit de la crise qu'elle traverse, selon des déclarations au journal Bild am Sonntag de ce dimanche. « Je ne vois pas de risque accru de dépréciation monétaire. D'après nos prévisions, l'inflation repassera l'année prochaine de nouveau sous la barre des 2% ». D'après lui, les marchés financiers observent un « calme trompeur » qui implique que la BCE devra engager d'autres mesures. « Le fait que nous ayons annoncé que nous ferons tout pour défendre l'euro, a contribué à une accalmie des marchés. Mais cela ne suffira pas. 
D'après l'édition dominicale du journal à grand tirage, M. Asmussen a assuré que la BCE garantira également la stabilité de la monnaie unique à l'avenir. « Personne ne doit se faire de souci à ce sujet », a-t-il souligné rappelant que depuis l'introduction de la monnaie unique, l'inflation dans la zone euro s'établit à 2%.

Des mesures qui passent mal en Allemagne

En Allemagne où les différentes mesures de sauvetage prises par l'Union européenne pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro passent mal, notamment l'annonce par la Banque centrale européenne de rachats illimités d'obligations d'Etat, l'inflation s'établit même à 1,6%, a souligné M. Asmussen. « C'est moins qu'à l'époque du deutschemark », a-t-il rappelé. Les 2,7% d'inflation relevés en zone euro, ne sont « qu'un chiffre mensuel pour septembre, qui pâtit de la hausse du prix de l'énergie », a-t-il également commenté. Les mesures prises pour le sauvetage de l'euro ont ravivé les craintes d'inflation, certains comme les dirigeants de la Deutsche Bank, la jugeant « inévitable » pour conserver la monnaie unique.

Des réformes encore nécessaires

A propos de la crise de la dette, M. Asmussen estime que des réformes seront nécessaires dans presque tous les pays de la zone euro, « y compris en Allemagne et en France ». Il en a par ailleurs profité pour appeler les chefs d'Etat et de gouvernement européens à « développer une vision pour l'Europe » à l'occasion des sommets prévus en octobre et décembre. « Car aussi longtemps que nous ne pourrons dire à quoi l'Europe ressemblera à l'avenir, aucun investisseur à Singapour ou New York n'achètera une obligation sur dix ans », a-t-il argué. Il s'attend à ce qu'au terme de ce processus de réformes qu'il estime à dix ans, la Commission européenne devienne une sorte de gouvernement de l'Europe, ajoutant toutefois qu'« un tel gouvernement a besoin d'être fortement contrôlé par le Parlement », ce qui implique que « le Parlement européen soit doté de bien plus de compétences ». « Nous devons pour cela commencer les travaux à l'automne », a-t-il indiqué.