Malgré la crise, Tokyo va augmenter son budget défense

Par latribune.fr  |   |  326  mots
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Pour la première fois depuis 11 ans, le Japon, en pleine crise territoriale avec la Chine, va augmenter son budget militaire.

Il n?avait pas connu de hausse depuis 2002. En plein conflit territorial avec la Chine, le Japon, dirigé depuis peu par un gouvernement conservateur, a décidé d?augmenter son budget défense. Au pouvoir depuis le 26 décembre dernier, le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe prévoit ainsi une augmentation d'environ 100 milliards de yen (873 millions d'euros) pour l'année fiscale 2013, a indiqué à l'AFP un responsable du Parti Libéral-Démocrate (PLD), grand vainqueur des législatives du 16 décembre dernier. Avec cette rallonge, le budget de la défense devrait tourner autour de 4.700 milliards de yen (41 milliards d'euros). Et ce, alors que le pays traîne une dette colossale, équivalant à près de 240% de PIB.

Certes, l'augmentation demeure relativement modeste au regard du budget total. Mais elle est symbolique de la volonté des nouveaux dirigeants nippons d'affirmer la position régionale du Japon, surtout en période de tension avec le grand voisin chinois, et aussi, à un degré moindre, avec la Corée du Sud.

Un archipel qui recèlerait d?hydrocarbures

Il faut dire que les relations sino-japonaises sont exécrables depuis quatre mois à cause d'un conflit territorial en mer de Chine Orientale. De fait, Pékin clame vigoureusement sa souveraineté sur les îles Diaoyu, tandis que Tokyo, qui les administre sous le nom de Senkaku, n'entend pas en céder un pouce.

Résultat, Pékin envoie régulièrement des navires patrouiller dans les eaux territoriales de cet archipel inhabité, situé à 200 km au nord-est des côtes de Taïwan et 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa, en mer de Chine orientale. Pékin a même envoyé fin décembre un appareil survoler l'archipel, ce qui a provoqué le décollage immédiat de chasseurs nippons. Outre sa position hautement stratégique, l'archipel recèlerait des hydrocarbures dans ses fonds marins. Lundi, suite à une dernière incursion maritime, Tokyo a ainsi convoqué le lendemain l'ambassadeur chinois en poste au Japon.