Le G20 refuse une guerre des monnaies

Par latribune.fr  |   |  511  mots
George Osborne, le ministre britannique des Finances. Copyright Bloomberg
"Le monde ne doit pas faire l'erreur (...) d'utiliser les devises comme instrument de guerre économique", a déclaré le ministre des Finances britannique George Osborne. Alors que l'accord sur la réduction de la dette conclu par les pays du G20 à Toronto à 2010 doit expirer cette année s'il n'est pas reconduit lors du sommet de Saint-Pétersbourg programmé en septembre prochain, la question de la dette n'est pas encore réglée.

Non ! Le G20 ne s'engagera pas dans une "guerre des monnaies". Réunis à Moscou vendredi et samedi, les ministres du G20 ont publié un communiqué dans lequel ils remettent à plus tard l'adoption de nouveaux objectifs de réduction de la dette en raison de la conjoncture économique mondiale toujours fragile, et se gardent de critiquer la politique de relance du Japon, qui a fait chuter le yen de 20% et suscité des protestations de ses rivaux commerciaux.

A l'issue de nouvelles négociations vendredi soir, ils se sont néanmoins entendus pour intégrer dans le texte final un engagement à ne pas procéder à des dévaluations compétitives de leurs monnaies et à ne pas déterminer de cibles pour les taux de change. "Nous nous abstiendrons de procéder à des dévaluations compétitives", indique le communiqué. Cet engagement du G7, qui met implicitement le Japon en porte-à-faux, ne devait initialement pas figurer dans le communiqué du G20 en raison, notamment, des réticences exprimées par la Chine.

"La formulation a été renforcée après nos discussions hier soir (vendredi)", a souligné le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty. "Le texte est plus fort qu'à l'origine, mais il était évident que tous ceux qui étaient autour de la table voulaient éviter toute forme de dispute monétaire."

"Le monde ne doit pas faire l'erreur (...) d'utiliser les devises comme instrument de guerre économique", a déclaré le ministre des Finances britannique George Osborne lors d'une conférence de presse samedi.

Moscovici renchérit

"Nous avons abordé la question des changes avec un refus commun d'entrer dans une guerre des monnaies", a renchéri le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici. Le communiqué ménage le Japon en soulignant que la politique monétaire de chaque pays doit viser à garantir la stabilité des prix et la reprise économique - ce qui revient à donner un blanc-seing aux pays dont la chute de la monnaie est alimentée par une politique de relance.

Il réitère l'engagement pris par le G20 en novembre dernier d'oeuvrer à une plus grande "flexibilité des taux de change pour refléter les fondamentaux (économiques) et éviter les défauts d'alignement persistants de taux de change".

La question de la dette n'est pas réglée

Le communiqué contient également un engagement en faveur d'une stratégie budgétaire à moyen terme, mais il se garde de définir des objectifs précis à court terme. L'accord sur la réduction de la dette conclu par les pays du G20 à Toronto à 2010 doit expirer cette année s'il n'est pas reconduit lors du sommet de Saint-Pétersbourg programmé en septembre prochain. De plus, la question de la consolidation budgétaire a divisé les participants à la réunion de Moscou. Certains pays, Etats-Unis en tête, ont estimé que son rythme a été trop élevé jusqu'à présent, alors que l'Allemagne, la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ont au contraire critiqué la lenteur des progrès, source d'incertitude à leurs yeux.

avec AFP