L'état du marché des changes avant le sommet du G20 de Moscou

Malgré un calendrier économique bien rempli, avec de nombreux indicateurs américains à partir de 14h30, le marché des changes se focalise essentiellement sur la réunion du G20 à Moscou qui a déjà assez influencé sur le cours des principales devises.

Le yen est notamment la monnaie au coeur de toutes les préoccupations puisque c'est elle qui a provoqué quelques sueurs froides du côté des dirigeants français au cours des derniers jours. Comme on pouvait l'attendre, le yen s'est renforcé ce matin face à ses principales contreparties. Les cambistes affichent une relative prudence car le G20 pourrait vraisemblablement soutenir le communiqué de mardi du G7 qui appelait à limiter l'impact sur les taux de change des politiques monétaires, message qui visait directement la Banque du Japon.

Cependant, le G20 n'est pas le seul élément qui entraine le yen à la hausse. En effet, le successeur de l'actuel gouverneur de la banque centrale japonaise pourrait avoir une approche différente selon Bloomberg et moins compter sur les assouplissements monétaires. Il pourrait s'agir d'un membre déjà en place au sein de la banque centrale, Toshiro Muto. L'annonce de la nomination devrait être effective d'ici quelques jours. Il convient de garder un certain recul face à ses spéculations car, comme le cas du gouverneur Carney l'a montré, les banquiers centraux semblent plutôt dans une phase de réflexion face aux moyens à mettre en oeuvre que dans une phase d'action.

La hausse du yen a en tout cas eu quelques effets positifs déjà visibles sur le marché des changes puisque le won sud-coréen s'affiche en fort rebond ce matin de 1.6% face au dollar américain. Les autres devises asiatiques sont aussi en hausse comme le ringgit de 0.3% et le peso philippin de 0.2%. Cette hausse est la conséquence de fuites au sujet du communiqué final du G20 qui devrait appeler à ne pas soutenir les politiques de dévaluation compétitive.

Toujours en Asie/Océanie, le dollar néo-zélandais (NZD) continue sa progression avec maintenant un plus haut de deux ans et demi face au dollar australien alors que les ventes au détail ont augmenté plus que prévu de 2.1% contre une estimation Bloomberg de 1.4%. Cependant, comme on le soulignait dans notre article d'hier, la hausse du NZD est largement sur-évaluée ce qui ouvre la porte à un reflux de la devise sur le marché des changes d'ici peu.

En Europe, c'est toujours le débat sur la "guerre des devises", la dévaluation compétitive et l'attitude des autorités nippones qui anime les échanges. Mario Draghi, chef de la BCE, a une nouvelle fois affirmé qu'il n'y a pas de "guerre des devises", des propos qui font écho à ceux qu'il a tenu en début de semaine depuis l'Espagne. Il n'est pas certain cependant qu'il soit entendu par tous les responsables politiques européens, à part les Allemands qui soutiennent largement la position de l'Italien.

L'euro apparait en tout cas en repli encore ce matin avec un cours qui a atteint un plus bas à 1.3311. La baisse est entretenue par l'approche du G20 et surtout les mauvais indicateurs qui s'accumulent. Après les mauvais chiffres du PIB hier, un membre de la BCE, Ewald Nowotny, a déclaré que l'économie de la zone euro pourrait encore se contracter de 0.2% ou 0.3% à mesure que le fossé entre le Nord et le Sud s'étend. Ces propos et les récentes statistiques ont remis à l'ordre du jour sur le marché des changes les préoccupations concernant la santé économique du Vieux-Continent ce qui devrait peser lourdement dans les semaines à venir sur les stratégies de trading mises en oeuvre par les cambistes.
 

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