En Libye, la corruption réduit de moitié la production pétrolière

Par latribune.fr  |   |  378  mots
Un employé d'une raffinerie de pétrole libyenne en août 2013 / Reuters
La Compagnie nationale libyenne de pétrole a annoncé, jeudi, la levée partielle de l'état de force majeure décrété, mercredi, au terminal pétrolier de Brega, au nord du pays. Le secteur pétrolier libyen est en proie à une grave crise depuis plusieurs semaines, qui a divisé sa production de pétrole par deux.

Le secteur pétrolier libyen est en proie à une grave crise depuis plusieurs semaines. Jeudi 23 août, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé la levée partielle de l'état de force majeure qu'elle avait déclenché, la veille, au terminal pétrolier de Brega, au nord du pays. Etat également instauré dans les terminaux de Zueitina, Ras Lanouf et al-Sedra, où il reste, ce vendredi 23 août, toujours maintenu.

Cette mesure permet aux autorités de se décharger de responsabilité en cas de non-respect de livraison de leurs contrats de pétrole. Sur son site Internet, la NOC a annoncé "la reprise (à Brega) des exportations conformément aux normes en vigueur, en coordination avec toutes les parties concernées et les gardes des installations pétrolières".

Des soupçons de corruption

Depuis le début du mois de juillet, la Libye, dont les exportations d'hydrocarbures représentent plus de 80% du PIB, est touchée par un conflit opposant la NOC aux gardes de ses installations pétrolières. Ces employés dénoncent des pratiques de corruption et, notamment, le fait que certaines cargaisons de brut sont livrées sans qu'ils en connaissent la quantité exacte.

Jouant la carte de la transparence, la NOC et les autorités ont demandé à une commission de juges et d'experts en pétrole d'enquêter sur ces accusations. Mais le gouvernement libyen a également répliqué en accusant, à son tour, les gardes d'avoir détourné du pétrole à leur profit. Il a fini par menacer de faire usage de la force si des ventes de brut étaient effectuées sans son accord.

Entre 1,5 et 1,6 million de barils par jour en temps normal

Résultat : alors que la production de pétrole s'établit normalement entre 1,5 et 1,6 million de barils par jour, elle a chuté à 330.000 fin juillet, avant de remonter à 670 000 barils cette semaine. Le secteur pétrolier libyen a, ainsi, enregistré une perte de 2 milliards de dollars (1,4 milliard d'euros) depuis le début de l'année, a annoncé, jeudi, Omar Chakmak, le vice-ministre du Pétrole, précisant que le déficit de la production avait atteint "24 millions de barils". En 2012, les exportations pétrolières ont rapporté quelques 50 milliards de dollars (37,4 milliards d'euros) au pays.