Le changement climatique pourrait coûter 5,3% de PIB par an à l'Asie de l'Est

Par latribune.fr  |   |  481  mots
La pollution est un problème majeur dans les grandes villes chinoises, souvent recouvertes par un épais nuage de gaz carbonique appelé "smog" (Photo : Reuters) (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2013. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)
La Chine, la Mongolie, la Corée du Sud et le Japon sont tous les trois épinglés dans un rapport de la banque de développement asiatique. La région serait responsable de 30% des émissions de gaz à effet de serre, et les conséquences économiques du réchauffement pourrait lui coûter 5,3% de PIB par an à l'horizon 2050.

Les préoccupations environnementales peuvent désormais rejoindre les préoccupations économiques en Asie de l'Est. Le changement climatique pourrait en effet lui coûter pas moins de 5,3% de produit intérieur brut (PIB) annuel en moins à l'horizon 2100 si les quatre pays de la région, la Chine, le Japon, la Mongolie et la Corée du Sud ne prennent pas de mesures pour le combattre, selon la banque asiatique de développement (Bad).

Selon le rapport de la Bad (Economie du changement climatique en Asie de l'Est), l'augmentation des températures devrait faire augmenter la fréquence des tempêtes tropicales et des inondations dans les régions côtières et exposer les régions agricoles du nord de plus en plus exposées aux sécheresses.

La forte pollution dans la région représente un risque sanitaire

Parmi les critiques formulées, la Bad souligne dans son rapport les quatre pays étaient responsables à eux seuls de 30% des émissions de CO2. De fait, la Chine et son modèle de croissance à tout prix est devenu le premier émetteur de CO2.

La pollution est d'ailleurs un problème majeur pour la deuxième puissance économique du monde dont les grandes villes sont recouvertes par un "smog", cet épais nuage de gaz carbonique qui recouvrait autrefois des villes comme Londres avant que des mesures ne soient prises, quarante fois supérieur aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.

12 millions de personnes et 864 milliards de dollars d'actifs menacés

Selon les projections actuelles, les températures dans la région pourraient être supérieures de 3,8 à 5,2 degrés Celsius en 2090, par rapport à leur niveau moyen de la période allant de 1961 à 1990.

Pour donner un aperçu de ce que risque la région, la Bad évoque dans son rapport ces crues centennales qui mettent actuellement en danger 12 millions de personnes dans 23 villes, et qui menacent pour 864 milliards de dollars d'actifs. La Chine, à elle seule, pourrait perdre l'équivalent 102 kilomètres carrés de côtes par an, ce qui forcerait des millions de personnes à l'exode.

Moins coûteux de s'adapter que de poursuivre la fuite en avant

Pour la Bad, l'Asie n'a pas le choix et doit désormais se tourner "vers un modèle de croissance concentré sur une faible émission de carbone et une exploitation plus efficace des ressources".Ce qui conduirait à une "amélioration de la qualité de l'air" en Chine, "tout en réduisant les dommages à la santé des populations urbaines".

Le coup de ces mesures, selon la Bad, ne dépasserait pas 0,3% du PIB de la région, et serait donc bien inférieur au coût des catastrophes annoncées. Selon le scénario moyen présenté par l'institution, il suffirait d'investir 23 milliards de dollars par an en infrastructures, 4 milliards de dollars dans la protection des côtes et adapter l'agriculture quelque 9 milliards de dollars.