Si l'Ecosse devient indépendante, le Trésor britannique assumera sa dette

Par latribune.fr  |   |  508  mots
Une rue commerçante d'Edimbourg, siège du Parlement écossais.
Pas de partage de la dette. Pour minimiser les risques sur les marchés financiers, le Trésor britannique a annoncé lundi qu'il se porterait responsable de l'intégralité de la dette souveraine en cas d'indépendance écossaise.

La dette souveraine peut-elle être partagée ? Sur quelle base ? La Grande-Bretagne a choisi de ne pas répondre à des questions sensibles : même si l'Ecosse devient indépendante le 18 septembre prochain, lors d'un référendum organisé par le parti indépendantiste au pouvoir, la dette souveraine restera intégralement sous la responsabilité du Trésor britannique.

C'est ce qu'a annoncé lundi Danny Alexander, le bras droit du chancelier de l'Echiquier Georges Osborne. L'objectif est d'éviter que les investisseurs internationaux ne demande un surcroît de rendement pour acheter de la dette, compte tenu du risque que celle-ci ne tombe dans l'escarcelle de l'Ecosse, un pays sans historique récent de crédit.

1.200 milliards de livres de dette

Selon la presse britannique, rapportée par Les Echos lundi midi, plusieurs investisseurs se sont inquiétés auprès de l'Office de gestion de la dette, du statut des 1.200 milliards de livres de dettes souveraines après le référendum. Le Trésor entend donc parer tout mouvement de panique sur le marché obligataire.

Le leader du parti indépendantiste écossais, Alex Salmond, avait affirmé vouloir que l'Ecosse assume sa part de la dette. Mais la décision du Trésor britannique pourrait rendre plus aisée la tâche des partisans du "oui" à l'indépendance - minoritaires en Ecosse pour le moment - qui ne pourront plus être accusés de causer des troubles sur la dette nationale.

"Non", mais...

En novembre 2013, Alex Salmond avait dévoilé à Glasgow son livre blanc, un programme de 670 pages promettant une Ecosse "plus juste et plus prospère" en cas d'indépendance. L'Ecosse rejoindrait l'UE et l'Otan, tout en conservant la reine d'Angleterre pour monarque et la livre pour monnaie.

Si l'opinion écossaise reste sceptique quant au bien fondé d'une sortie du Royaume-Uni, le quotidien Les Echos met en avant la campagne "trop molle, trop technique et trop négative" d'Alistaire Darling, ancien ministre de l'Economie travailliste, en faveur du "non" d'une part, et le charisme d'Alex Salmond d'autre part.

Le résultat du référendum écossais n'est pas joué d'avance, d'autant que les indépendantistes ont promis de rompre avec la politique de rigueur en vigueur outre-Manchen et réaffirmée cette semaine par le Premier ministre conservateur David Cameron.

L'Ecosse, déjà en partie autonome

L'Ecosse, 5 millions d'habitants, est gouvernée par le Parti national écossais depuis les élections législatives de 2007. Le parti a obtenu en mai 2011 la majorité absolue des sièges au Parlement écossais, et imposé un an plus tard un référendum sur l'indépendance à David Cameron.

Depuis 1997, le parlement écossais jouit d'une autonomie sur les questions d'éducation, de santé, d'environnement et de justice. Il verrait en cas d'indépendance ses compétences élargies à la défense. Un autre point important et potentiellement conflictuel en cas de sécession : les ressources en mer du Nord. L'Ecosse entend garder 90% des revenus des importantes réserves pétrolières de la mer du Nord, ce sur quoi Londres est en désaccord.