L'opposition ukrainienne rejette la proposition de compromis du pouvoir

Par latribune.fr  |   |  336  mots
Les manifestations se sont poursuivies toute la nuit à Kiev
Le président Yanoukovitch a proposé un gouvernement d'union nationale. Mais les manifestants réclament sa démission avant toute chose.

L'opposition ukrainienne a rejeté la proposition de compromis formulée par le président Viktor Yanoukovitch samedi. Toute la nuit, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont poursuivis à Kiev. Samedi soir, la foule a pris le contrôle d'un centre de conférence, « la Maison de l'Ukraine », situé à une centaine de mètre de la place de l'Indépendance. La rumeur voulait que les forces anti-émeutes préparaient une offensive depuis ce bâtiment. Le ministre de l'intérieur a indiqué qu'il avait ordonné la retraite des policiers présents dans ce centre.

Un gouvernement d'union nationale proposé 

Après une rencontre avec les leaders de l'opposition, Viktor Yanoukovitch avait proposé un compromis : la démission du gouvernement et la formation d'un gouvernement d'union nationale ouvert à l'opposition. Il avait également proposé d'annuler les lois anti-émeutes extrêmement strictes qui avaient mis le feu aux poudres la semaine passée.

Les opposants rejettent le compromis

Mais la foule de manifestants sent vaciller le pouvoir et tente de pousser son avantage. Le gouvernement a en effet perdu de facto le contrôle sur la partie la plus « ukrainienne » du pays, à l'ouest et au centre, où les manifestants et l'opposition assument désormais la réalité du pouvoir. A Kiev, les manifestants occupent, outre la Maison de l'Ukraine, l'hôtel de ville et le ministère de l'agriculture. Les manifestants semblent cependant de moins en moins maîtrisés par les leaders de l'opposition politique. Ils demandent désormais la démission du président et des élections immédiates.

Radicalisation des manifestants

Samedi soir, l'ancien ministre des affaires étrangères, Arsenly Yatsenouk, a été hué par la foule alors qu'il évoquait une participation au gouvernement. « Seulement la démission de Yanoukovitch ! » lui ont hurlé les manifestants. Impossible donc pour les leaders politiques de l'opposition de montrer de la faiblesse face au pouvoir. Dimanche matin, la situation demeurait donc bloquée. Les deux parties de l'Ukraine semblaient devoir s'éloigner de plus en plus.