"Que l'UE aille se faire foutre ! " (une diplomate américaine)

Par latribune.fr  |   |  271  mots
"Ce serait bien, je pense, de contribuer à rassembler et d'amener l'ONU à contribuer à ce rassemblement, et puis tu sais, que l'UE aille se faire foutre !", a dit la secrétaire d'État américaine adjointe au continent européen Victoria Nuland. Ses propos ont fuité jeudi sur la toile.
La secrétaire d'État adjointe américaine chargée du continent européen a dit que l'UE pouvait "aller se faire voir" à propos de la crise ukrainienne. Bruxelles n'a pas réagi mais Angela Merkel a qualifié ces propos d'inacceptables.

"Fuck the EU", que l'on pourrait traduire par "que l'UE aille se faire foutre". Ce sont les propos peu amènes prononcés par Victoria Nuland, la secrétaire d'État adjointe américaine chargée des questions européennes, lors d'un entretien téléphonique sur le règlement de la crise ukrainienne.

L'enregistrement a été mis en ligne sur YouTube jeudi par une source inconnue et immédiatement repris par le journal ukrainien Kyiv Post. Dans celui-ci, la diplomate, dont la voix est clairement identifiable, s'entretient très probablement avec l'ambassadeur des États-Unis en Ukraine Geoffrey Pyatt.

UE et Russie en prennent pour leurs grades

"Ce serait bien, je pense, de contribuer à rassembler et d'amener l'ONU à contribuer à ce rassemblement", explique-t-elle à son interlocuteur avant de lancer : "et puis tu sais, que l'UE aille se faire foutre !"

"Absolument, lui répond son interlocuteur, et je pense que nous devons faire quelque chose pour maintenir cette cohésion, parce que tu peux être sûre que si cela ne prend pas, les Russes s'activeront en coulisse pour le torpiller." (début de séquence à 2mn57)

Washington prétend que les Russes sont derrière cette fuite. La porte-parole du département d'État Jennifer Psaki n'a pas démenti la réalité de cet appel téléphonique, mais elle a refusé d'en dire plus sur une "conversation diplomatique privée". Selon elle, les méthodes de la Russie sont "tombées bien bas".

L'Union européenne a refusé de commenter ces propos. Angela Merkel les a en revanche qualifiés d'"inacceptables". Quant à Victoria Nuland, elle a présenté ses excuses.