De la chute de Ianoukovitch à "l'invasion" russe, une semaine brûlante en Ukraine

Par latribune.fr  |   |  745  mots
Kiev craint une "invasion" russe en Crimée et appelle le conseil de sécurité de l'Onu à se réunir.
Les autorités ukrainiennes dénoncent ce vendredi une "invasion" de la Crimée par des militaires russes. Le président Viktor Ianoukovitch, destitué et en fuite affirme son intention de rentrer dans son pays. Retour sur sept jours sous haute tension en Ukraine.

L'Ukraine se souviendra sans doute longtemps de ces quelques jours de février 2014. Depuis la chute et la fuite de Viktor Ianoukovitch le 22 février jusqu'à l'appel du Parlement à l'Onu ce vendredi, les événements se sont bousculés en Ukraine. En voici un résumé succinct. 

  • Samedi 22: la chute de Ianoukovitch

Dimanche, après plusieurs jours d'affrontements armés dans les rues de la capitale, le président Viktor Ianoukovitch est destitué. Le même jour, l'opposante et ancienne Première ministre Ioulia Timochenko est libérée de prison. Elle s'exprime devant la foule, sur la place Maïdan, l'épicentre de la crise. 

Le Parlement entérine un compromis décidé deux jours plus tôt qui prévoit une élection anticipée le 25 mai. 

  • Dimanche 23: le G20 prépare un plan de soutien

Les ministres des Finances du G20, réunis à Sydney, se préoccupent de la situation. L'Ukraine craint en effet la faillite, puisque l'aide promise par la Russie est désormais suspendue. 

>> L'Ukraine en danger de partition et de faillite

Le président du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov est nommé président par intérim. Il avait été nommé deux jours plus tôt à la tête de l'assemblée, en remplacement  de Volodymyr Rybaka, un proche du président déchu. 

  • Lundi 24: Ianoukovitch "wanted" 

Les Occidentaux s'organisent pour mettre en oeuvre une aide évoquée la veille. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, se rend dans le pays. De son côté, le pouvoir de transition demande 35 milliards d'euros d'aide. 

Pendant ce temps, un mandat d'arrêt pour "meurtre de masse" est lancé contre Viktor Ianoukovitch, lequel est toujours soutenu par la Russie. Dmitri Medvedev, le Premier ministre russe juge "aberrant" de légitimer un gouvernement "qui est en fait le résultat d'une révolte". 

  • Mardi 25 février

John Kerry, le chef de la diplomatie américaine propose une garantie financière de 1 milliard de dollars en cas de prêt international. Il met en garde la Russie contre toute intervention militaire. 

Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov émet lui aussi une mise en garde contre toute tentative d'action de la flotte russe en mer Noire.

  • Mercredi 26 février

Le drapeau russe est hissée sur le toit du parlement de Crimée où ont lieu des affrontements entre pro-russes et pro-occidentaux. 

  • Jeudi 27 février: Iatseniouk formera un "gouvernement de kamikazes"

 Moscou promet de respecter les accords sur sa présence militaire dans la partie orientale de l'Ukraine. Pourtant, à la frontière, les troupes russes tiennent des exercices d'urgence. Des manœuvres qui inquiètent les chancelleries occidentales. A Londres , le secrétaire à la Défense Philip Hammond demande des explications aux autorités russes. 

Un Premier ministre par intérim est nommé à Kiev. Arseni Iatseniouk, pro-européen, promet "un gouvernement de kamikazes" pour tenter de remettre le pays d'aplomb. Il prévient: il faudra mettre en place des "mesures extraordinairement impopulaires". 

  •  Vendredi 28 février: Kiev craint une "invasion"

Ce vendredi, c'est la situation des aéroports qui préoccupe le pouvoir de transition à Kiev. Des hommes armés occuperaient l'aéroport de Simféropol la capitale de la Crimée, et bloqueraient également l'aéroport militaire de Sébastopol. Selon les autorités ukrainiennes, il s'agirait de militaires russes. Le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, a aussitôt accusé les forces russes "d'invasion armée et d'occupation".

Craignant, entre autres, une scission de la partie orientale du pays, majoritairement pro-russe, le parlement de Kiev a demandé au Conseil de sécurité de l'Onu de réunir une session extraordinaire. 

La Banque centrale ukrainienne a annoncé vendredi avoir limité à 15.000 hryvnia (1.095 euros) le montant quotidien maximal pouvant être retiré dans les banques du pays, alors que le pays est au bord de la faillite.

Ianoukovitch: "Je suis désolé de n'avoir pas su garder le pouvoir et la stabilité dans le pays"

"L'Ukraine doit rester unie", a lancé Viktor Ianoukovitch lors de sa conférence de presse depuis Rostov, en Russie, ce vendredi. Le président en fuite affirme qu'il rentrera dans son pays avec sa famille lorsque sa sécurité sera assurée. A la question d'un journaliste lui demandant s'il se sentait "honteux", il a répondu par l'affirmative. "Je suis désolé de n'avoir pas su garder le pouvoir et la stabilité dans le pays", affirme-t-il. 

(Article créé le 28/02/2014 à 12:03, mis à jour à 14h40)